La crise économique bretonne au menu du B16

« La fonction du B16 est d’aborder les dossiers compliqués pour applanir les difficultés et rechercher le consensus, expose Pierrick Massiot (PS), président du conseil régional. C’est une instance dans laquelle nous pouvons tout nous dire et faire le diagnostic des difficultés à surmonter. »

Plusieurs fois par an, le président du conseil régional réunit les 16 principales collectivités bretonnes (région, 4 conseils généraux et 11 communautés d’agglomération) ⁽¹⁾. Il avait également convié le préfet, le 31 octobre, pour la dernière réunion dont l’ordre du jour portant sur le contrat de plan Etat-région (CPER) a été bousculé par le Pacte d’avenir pour la Bretagne, tout juste annoncé par le Premier Ministre.

« Nous avons la chance d’avoir cette expérience et cette pratique qui nous rendent capables d’analyser collectivement les grands sujets, de mettre en œuvre les conditions du consensus pour porter ensemble des objectifs partagés, » poursuit Pierre Maille (PS), président du conseil général du Finistère avant d’énumérer les dossiers abordés par le B16 depuis 2004 : enseignement supérieur, CPER, fonds européens, ligne à grande vitesse, aménagement numérique, pacte électrique…

Tradition ancienne – Néanmoins, c’est la première fois que cette conférence territoriale resserrée aborde un sujet aussi chaud politiquement et socialement. « Il n’y a pas eu les mêmes manifestations publiques sur la demande d’une ligne à grande vitesse jusqu’à Brest et Quimper, concède Pierre Maille, mais les acteurs économiques étaient très mobilisés. Ce désenclavement est aussi au cœur de la mobilisation actuelle et l’écotaxe symbolise la volonté de la Bretagne d’être rattachée à la France et à l’Europe pour s’intégrer au développe du monde. »

« Nous nous mettons d’accord sur le diagnostic, puis nous nous regardons si les propositions du ‘Pacte d’avenir pour la Bretagne’ nous semblent apporter les bonnes réponses, explique Pierrick Massiot, en rappelant la crise de l’automobile également abordée au sein du B16. Cette façon de travailler ensemble, quelles que soient nos sensibilités politiques remonte au CELIB, dans les années 1950. Les réunions du B16 ne donne lieu à aucun compte-rendu, nous ne prenons pas de décision et hormis cette fois-ci, nous ne médiatisons pas nos réunions. Ce n’est pas le même esprit que les conférences territoriales des nouvelles lois de décentralisation dont le fonctionnement est très formalisé. »

Le prochain B16 se tiendra en décembre, date à laquelle le Pacte d’avenir pour la Bretagne devra être bouclé. Le préfet de région a également convoqué une série de rencontres avec les collectivités concernées et les acteurs sociaux et économiques. « C’est le rôle des élus de faciliter les compromis pour que les acteurs vivent ensemble sur le territoire, » conclut le président du conseil général du Finistère avant de demander que « tous se mettent autour de la table, sans chantage ni ultimatum et que l’on discute comme on doit le faire dans une démocratie ».