Tout en dénonçant « une décentralisation par défaut », Alain Rousset, président (PS) de la région Aquitaine et de l’Association des régions de France (ARF), a affirmé, le 27 octobre, lors d’un bilan des six premiers mois de sa présidence, que « les régions appliqueraient les textes car nous sommes des républicains ». Il a rappelé que l’ARF avait lancé un audit (confié au cabinet Ernst & Young) sur les transferts de charges induits par la décentralisation, « comme cela avait été fait en 2000 pour le transfert des TER ». « J’ai demandé au gouvernement de nous aider pour cet audit, mais je suis inquiet quand je constate l’absence de réponse du Premier ministre aux trois courriers que nous lui avons envoyé depuis juillet ». Dans le contexte de préparation des budgets 2005, Alain Rousset affirme que « les régions n’étaient pas dans un esprit de contre-pouvoirs. Nous voulons juste des garanties ». Il dénonce néanmoins « un retrait massif de l’Etat dans beaucoup de politiques territoriales, dont les financements sont partagés avec les collectivités », en citant par exemple une baisse de 88% des crédits consacrés à l’industrie en Bourgogne. Autre critique : « le retard constaté de deux ou trois ans dans l’exécution des contrats de plan ». Et d’estimer que « ces désengagements de l’Etat auront des conséquences sur notre fiscalité dès 2005 avant même l’impact des nouveaux transferts en 2006 et 2007 ». Enfin, le président de l’ARF s’est insurgé contre une « recentralisation des politiques publiques », citant notamment « l’absence de concertation sur le projet de loi cohésion sociale sur lequel nous sommes enfin consultés alors que le texte est en discussion au Parlement ! ».
Thèmes abordés