Le département n’a pas basculé aux dernières élections, mais le nouveau président de la Somme, Daniel Dubois, n’en a pas moins commandité un audit financier. Celui-ci a été réalisé par le cabinet spécialisé Philippe Laurent, sur la base des six dernières années avec un scénario financier à l’horizon 2010. Ce rapport vient d’être livré publiquement lors du débat d’orientation budgétaire (DOB) du département, livrant quelques surprises aux élus, et révélant une situation potentiellement très difficile. Exemple : la Somme dépense sensiblement plus les autres départements en action sociale (189,3 par hab, contre 155,8 en moyenne hors Paris), mais aussi en investissements (111 contre 98 ). Le rapport met aussi en exergue une progression du poids de la dette, la capacité de désendettement étant passée de 3 ans en 1998 à 4,2 ans en 2003.
Les projections, hors effet de la décentralisation et sur la base du gel fiscal, sont encore plus spectaculaires : le rapport Laurent estime que l’encours de la dette passerait de 272 millions fin 2004 à 440 millions fin 2010, soit 10,7 ans de ratio de désendettement. Le taux de capacité d’autofinancement (principal indicateur d’épargne) tomberait quant à lui de 14,7% en 2004 à 9,3% en 2010. Le président du conseil général a proposé lors du DOB de « définir des priorités pour les investissements indispensables au développement durable de la Somme (…) et de phaser si nécessaire ces investissements ». Il a également souhaité privilégier les domaines de compétence du département.
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