Plus de deux tiers des hôpitaux publics interrogés par la Fédération hospitalière de France (FHF) ont déjà voté des budgets prévisionnels déficitaires pour 2006. Selon une enquête de la FHF, présentée comme « un bilan d’étape à mi-chemin », 158 hôpitaux (dont 18 CHU) sur 229 interrogés, ont évalué leur compte prévisionnel d’exploitation en déficit, contre huit prévoyant un excédent et 63 un équilibre, pour un déficit cumulé qui représente 403 millions d’euros. Ces données concernent les 229 hôpitaux qui ont déjà répondu à un questionnaire envoyé par la FHF à tous les hôpitaux publics, et qui représentent près de la moitié du total des dépenses hospitalières publiques en France.
Selon les estimations de la FHF, les besoins de financement devraient dépasser le milliard d’euros à la fin de l’année, « un niveau de sous-financement de l’hôpital sans précédent ».
« Le ministre nous a rappelé hier (mardi 16 mai) que des moyens budgétaires n’avaient pas été distribués en 2006: il a proposé une conférence à la mi-juillet et évoqué l’éventualité de revoir à ce moment les tarifs hospitaliers, si c’était nécessaire », a indiqué Claude Evin, président de FHF. Mais, même si des moyens supplémentaires étaient distribués, « il y aura la contrainte de l’Ondam (Objectif national des dépenses d’assurance maladie, ndlr) », dont l’augmentation a été fixée pour 2006 à 3,44% pour les crédits hospitaliers, a estimé Claude Evin. « On considère qu’on nous a déjà donné 2,5% en début d’exercice, et qu’on ne pourra pas monter au-dessus de 3,44% », a-t-il indiqué, rappellant que la FHF avait demandé que l’Ondam soit fixé à 4,32% pour les hôpitaux, un « taux minimum absolument nécessaire pour assurer le strict maintien des moyens actuels ». Créée en 1924, la FHF regroupe quelque 1.000 hôpitaux publics et autant de structures médico-sociales (maisons de retraites, etc.), soit la totalité des établissements du secteur public.
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