Jean Arthuis, président UDF de la commission des Finances du Sénat, a réaffirmé le 1er juin sur Europe 1 qu’il devait y avoir une « suppression significative » de postes de fonctionnaires, mais que cela devait intervenir « au cas par cas », en se refusant à « annoncer un objectif ».
Pour M. Arthuis, il faut « réorganiser l’Etat, en prenant le temps d’examiner service par service », sans exclure des fermetures ou des regroupements.
Pour expliquer l’idée de « licenciement négocié », il a expliqué qu’on pourrait alors verser « une ou deux années de salaire » à un fonctionnaire dont le poste serait remis en cause pour l’aider à retrouver une autre activité.
Interrogés sur ces déclarations, Dominique de Villepin et le ministre de l’Economie Thierry Breton ont écarté, le 1er juin ,tout objectif chiffré de réduction des effectifs de fonctionnaires, prenant leurs distances, par ailleurs, face à la proposition UMP de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant en retraite. « Nous avons décidé de rompre avec les habitudes anciennes » et de « remiser le rabot » à effectifs, a déclaré M. de Villepin.
M. de Villepin a expliqué que le gouvernement avait engagé des audits pour savoir où il était possible de baisser les effectifs, et où il fallait au contraire les augmenter.
Le président de l’UDF François Bayrou a suggéré le même jour de permettre aux fonctionnaires d' »essayer une expérience dans le secteur privé » tout en conservant un « droit de retour » dans le public. Cette expérience pourrait être « même de longue durée », a-t-il précisé.
Ce serait, selon le député des Pyrénées Atlantiques, « un moyen original de mettre en place cette respiration, cet assouplissement dont on a besoin en effet dans le secteur public ».
Parallèlement, deux syndicats de fonctionnaires, l’Unsa-fonctionnaires et la FSU, ont dénoncé les propos de Jean Arthuis, sur la création de « formules de licenciement » des fonctionnaires, estimant que son discours reflétait « une ignorance de la réalité ».
« Ce discours est économiquement et socialement myope », a affirmé Gérard Aschieri, leader de la FSU. Il s’inscrit dans une « logique libérale qui considère les services publics et les fonctionnaires comme des dépenses à réduire, jamais comme des investissements », a-t-il ajouté.
Pour la Cgt, les propos de Jean Arthuis constituent une atteinte aux services publics; « Pour la population, cela veut dire la remise en cause des droits fondamentaux », estime le syndicat.
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