La Cour des comptes considère que les tendances actuelles des finances publiques, qui ont « continué de se dégrader » en 2005 avec un nouvel alourdissement de la dette, « ne sont pas soutenables », dans un rapport publié le 13 juin sur la situation des finances publiques.
Le déficit des administrations publiques (Etat, sécurité sociale et collectivités locales) est repassé sous la barre des 3% du produit intérieur brut en 2005, à 48,9 milliards d’euros, soit 2,9% du PIB. Mais cette réduction « n’a été atteinte qu’en mobilisant des ressources exceptionnelles » (soulte EDF, modification du calendrier de versement de l’impôt sur les sociétés). « Hors ces éléments », équivalent au total à « 0,6 point » de PIB, « le déficit se serait établi à 3,5% du PIB et dépasserait ainsi le seuil de 3% comme depuis 2002 », note la Cour.
Au final « l’endettement de la France s’alourdit à nouveau », avec une dette publique en hausse de 6,7% à 1.138 milliards d’euros à fin 2005, soit 18.000 euros par habitant. Une progression qui « contraste avec la baisse constatée dans la majorité des Etats comparables ».
« Cette évolution apparaît d’autant plus préoccupante qu’elle s’est opérée en période de baisse des taux d’intérêt et qu’elle est donc susceptible d’être aggravée par la remontée des taux qui s’est amorcée depuis la fin de l’été 2005 », insiste-t-elle.
Pour y parvenir, la Cour suggère trois principaux « leviers » : le « rétablissement des comptes de la sécurité sociale » via de « nouvelles dispositions », tirer parti « des marges de productivité » offertes par exemple par le développement des technologies de l’information et « maîtriser les dépenses d’intervention » de l’Etat (allègements de charges sociales et prime pour l’emploi notamment).
Retrouvez le rapport complet sur le site internet.
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