Comme un symbole, le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a souhaité annoncer en Saône-et-Loire et dans l’Allier la solution mixte trouvée pour aménager à 2×2 voies le tiers central de la Route Centre Europe Atlantique (RCEA).
« C’est le premier projet qui se concrétise après l’annonce, deux jours avant, par le premier ministre Jean-Marc Ayrault, d’un grand plan de crédits publics, dans lequel la RCEA est un enjeu prioritaire de première catégorie », a expliqué Frédéric Cuvillier.
Sur l’axe Montmarault (Allier)-Mâcon (Saône-et-Loire), d’environ 120km, circulent jusqu’à 10.000 poids lourds qui traversent la France d’est en ouest. Les accidents ont provoqué jusqu’à « un mort par mois, un accident tous les quinze jours », a indiqué le ministre qui a reconnu « une véritable psychose sur la RCEA ».
« Nous avons, l’Etat et les collectivités ensemble, la responsabilité de régler rapidement cet enjeu sur un itinéraire qui est le plus accidentogène de France, on ne peut pas se résoudre à perdre du temps », a-t-il souligné.
En 2020 dans l’Allier, en 2025 la Saône-et-Loire – Le montage complexe implique la réalisation de la 2×2 voies à travers une concession autoroutière dans l’Allier. L’enquête publique sera lancée en 2014, le choix du concessionnaire en 2017, pour une réalisation entre 2018 et 2020.
En Saône-et-Loire, faute d’itinéraires alternatifs, le gouvernement a considéré que la concession était juridiquement fragile. L’Etat et les collectivités territoriales prendront en charge les investissements qui se dérouleront en trois phases : 2014-2019, mobilisation de 209 millions d’euros pour les aménagements prioritaires, puis 2020-2025, pour compléter 90% de l’itinéraire, pour 231 millions d’euros, et enfin au-delà de 2025 l’achèvement de l’aménagement selon des modalités à préciser.
Montebourg ravi – L’ancien président du département bourguignon, et actuel ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, principal opposant à la concession de la nationale, décidée en 2011 par Nathalie Kosiusko-Morizet, a accompagné Frédéric Cuvillier sur la première partie de la visite et a remercié « la République d’avoir épargné soixante ans de péages en Saône-et-Loire ».
Pour l’actuel président du Conseil général de la Saône-et-Loire, Rémi Chaintron, « c’est l’aboutissement d’un combat pour que cet axe puisse être sécurisé et pour le développement économique de notre territoire ».
« Je me félicite de voir se confirmer une décision que j’avais acceptée de longue date, moi-même mais aussi la majorité des élus de l’Allier. Le débat est derrière nous, cette solution est la mieux à même de garantir une réalisation rapide et sûre de la RCEA et de sortir de cette insupportable situation d’urgence et d’injustice trop longtemps subie par l’Allier », a déclaré pour sa part le président du Conseil général de l’Allier, Jean-Paul Dufrègne.
Seuls quelques élus de l’opposition en Saône-et-Loire, comme le sénateur René Beaumont (UMP) ou le leader de l’opposition de droite au conseil général André Accary, ont exprimé leurs doutes quant à la réalisation de la RCEA avec des fonds publics, et ont souligné que le président de la Région, François Patriat, ne comptait pas participer au financement.
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