Le ministre délégué au Travail Gérard Larcher a pressé le 25 juillet les maires et collectivités territoriales de faire preuve de « souplesse et de compréhension » pour le respect des délais de livraison des chantiers de BTP, dont les salariés souffrent particulièrement de la canicule.
A la demande des fédérations patronales du bâtiment et des travaux publics, Gérard Larcher devait écrire le 26 juillet aux présidents des associations des maires, départements et régions de France pour qu’ils « invitent » les collectivités locales, maîtres d’ouvrages des chantiers BTP, « à faire preuve de souplesse et de compréhension vis-à-vis des délais de livraison des chantiers dépassés à cause de la canicule », a annoncé le ministre.
Il va également demander d’adapter les arrêtés municipaux, notamment ceux liés au bruit, « afin d’autoriser les aménagements d’horaires sur les chantiers ».
La nécessité « d’aménager ou de réduire le temps de travail sur certains chantiers peut poser des problèmes pour les entreprises qui doivent, surtout dans le domaine scolaire, terminer leurs chantiers d’ici la rentrée », a souligné Bertrand Sablier, délégué général de la Fédération française du bâtiment (FFB).
Selon Patrick Liébus, de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB), « il y a un ralentissement de l’activité à cause de la canicule, alors que la période estivale est traditionnellement porteuse ». « Par rapport à un été classique, nous avons 15 à 20% de productivité en moins. On va avoir du mal à rattraper », a-t-il indiqué.
Alors que les salariés du secteur sont particulièrement exposés à la chaleur – un ouvrier de 53 ans est mort d’hyperthermie le 19 juillet sur un chantier à Mâcon – les employeurs du bâtiment ont « pris la mesure des choses, ils sont très mobilisés », a assuré le ministre, lors d’une visite d’un chantier « modèle » à Paris.
Face à la canicule, les employeurs ont « activé leur Caisse des intempéries », financée par leurs fédérations, qui prévoit une indemnisation à titre exceptionnel en cas d’arrêt de travail. Elle leur permet de verser 75% du salaire brut à leurs employés.
Selon M. Larcher, seuls quelques chantiers d’enrobage des routes, où l’on utilise des matériaux à 180°, ont pour l’instant été fermés.
Thèmes abordés