Dans son dernier rapport rendu public dĂ©but juin, la chambre rĂ©gionale des comptes de Midi-PyrĂ©nĂ©es Ă©pingle l’Union (12 578 hab., Haute-Garonne), commune situĂ©e sur la première couronne de l’agglomĂ©ration toulousaine, pour son taux de logement social de 3,5 %, « le plus bas des communes de l’agglomĂ©ration toulousaine », est-il Ă©crit dans son rapport d’observation publiĂ© dĂ©but juin.
De fait, la commune a depuis longtemps une vocation résidentielle, essentiellement sous forme pavillonnaire, avec très peu d’habitat collectif. Selon les données de la DGFIP, les 5 174 habitations principales se répartissent entre 4 348 maisons individuelles et 826 appartements.
Ainsi, note la chambre rĂ©gionale, « entre 2005 et 2012, la commune aura supportĂ© Ă ce titre une charge cumulĂ©e de 1,59 million d’euros. Le versement qui s’élevait Ă 214 750 euros en 2011, est passĂ© Ă 487 066 euros pour 2012 et les annĂ©es suivantes, cette majoration ayant Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e en raison de l’incapacitĂ© de la commune Ă atteindre les objectifs triennaux de rattrapage en matière de construction de logements sociaux. Le montant dĂ©sormais demandĂ© Ă la commune reprĂ©sente 14 % des produits fiscaux votĂ©s pour 2012, et environ 1,3 point de la fiscalitĂ© communale ».
La Cour des comptes se satisfait en revanche de la situation financière de la commune. « Elle ne prĂ©sente pas d’indicateurs de risque particulier, tant dans sa situation actuelle que dans ses perspectives d’avenir, mĂŞme s’il lui faut intĂ©grer une perspective de faible augmentation de ses bases fiscales. Le niveau Ă©levĂ© de son fonds de roulement lui permettrait toutefois de faire face Ă des dĂ©penses imprĂ©vues, mĂŞme en matière d’investissement », prĂ©cise le rapport.
Renouvellement urbain – Mettant en avant cette bonne gestion, le maire (Divers droite) de L’Union, Georges Beyney, rappelle les efforts de la commune en matière de logements sociaux, indiquant qu’elle a engagĂ© par l’intermĂ©diaire de la communautĂ© urbaine de Toulouse MĂ©tropole, dont elle est membre, une rĂ©vision de son plan local de l’habitat pour accueillir un programme immobilier de 300 logements, dont 35 % Ă vocation sociale.
« De plus, nous avons accordé, dans le cadre du renouvellement urbain, la délivrance de plusieurs permis de construire pour un total de 123 logements, dont 53 % de locatifs sociaux », est-il rappelé dans la réponse de la commune au rapport de la chambre régionale.
Par ailleurs, le maire met en avant le partenariat avec l’Ă©tablissement public foncier local pour prĂ©empter des terrains d’une surface de 3 500 m2 qui accueilleront 100 % de logements sociaux. « Malheureusement, la commune Ă©tant en fin d’urbanisation, nous ne pouvons nous inscrire que dans le renouvellement urbain, ce qui limite nos capacitĂ©s de production de logements », insiste le maire, interrogĂ© par La Gazette des communes. « De plus, le renouvellement urbain implique d’acheter des maisons sachant que le coĂ»t moyen d’une parcelle de 500 m2 est de 250 000 euros », prĂ©cise-t-il.
Combat pour dĂ©noncer les sanctions financières – L’Ă©lu est engagĂ© depuis plusieurs annĂ©es dans un combat pour dĂ©noncer les sanctions financières qui pèsent sur les communes en constat de carence par rapport Ă la loi SRU. « Ces sanctions financières sont calculĂ©es Ă partir du stock de rĂ©sidence et non sur le flux de logements produits, ce qui revĂŞt irrĂ©mĂ©diablement un caractère rĂ©troactif de la loi SRU (…). Les pĂ©nalitĂ©s payĂ©es par les communes n’ayant pas atteint les objectifs triennaux de production de logements sociaux ont un caractère de sanctions financières qui s’appliquent au passĂ©, ce que nous ne pouvons accepter (…) », Ă©crit-il dans diffĂ©rents courriers adressĂ©s depuis 2011 au prĂ©sident de l’Association des maires de France Jacques PĂ©lissard, au prĂ©fet de Haute-Garonne, et aux sĂ©nateurs et dĂ©putĂ©s de sa rĂ©gion.
Faute de rĂ©ponses de leur part, le maire veut aujourd’hui saisir la Cour europĂ©enne des droits de l’homme.
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