Trois ans après le passage de relais, le différend qui opposait les centres de gestion (cdg) de la FPT, qui organisent désormais les épreuves des concours des catégories A, B et C, à l’exception des « A », et le CNFPT, qui perçoit la cotisation de 1 % des collectivités, s’est aplani. Arbitre, la direction générale des collectivités locales a fixé, fin 2009, à 19 millions d’euros la compensation pour leur organisation (dont environ 10 % destinés aux fonctionnaires momentanément privés d’emploi). En 2011, 217 400 candidats se sont inscrits aux épreuves organisées par les CDG, dont 185 000 aux concours, soit 19 % de plus qu’en 2010.
Pas de limite du nombre d’inscriptions – Si le reversement du CNFPT ne couvre pas tous les frais, selon les responsables de centre organisateur, il donne une idée du coût moyen d’un concours territorial : près de 80 euros par inscrit, dont 20 euros en Ile-de-France pour une table et une chaise dans un local chauffé.
Par lauréat, selon les épreuves, le tarif grimpe :
- 913 euros sont facturés aux collectivités non affiliées qui recrutent un agent territorial spécialisé des écoles maternelles (lire le tableau) sur la liste d’aptitude du centre interdépartemental de gestion (CIG) de la petite couronne de la région Ile-de-France,
- 1 417 euros pour un gardien de police municipale.
- Pour une auxiliaire de soins, la facture ne dépasse pas 278 euros. Moins prisé, ce concours est moins coûteux à organiser.
Mais l’afflux d’inscriptions sur certains cadres d’emplois ne saurait être limité. Le principe d’égal accès aux emplois publics interdit toute participation financière des candidats.
Afin de faire tourner cette imposante machine républicaine, les CDG ont, avec leur fédération (FNCDG), réuni leurs forces. « Nous nous sommes dotés d’outils efficaces et partagés », précise Francis Fargeot, directeur du CIG de la petite couronne, qui préside la commission des concours de l’Association nationale des directeurs et directeurs adjoints de centres de gestion.
Eviter le « nomadisme » – Un calendrier pluriannuel est établi, des dates nationales et des sujets communs sont préparés par une cellule pédagogique nationale pour les concours « A » et une partie des « B ». Selon les épreuves et le nombre d’inscrits, le concours est organisé le même jour au plan régional, interrégional ou national afin d’éviter le « nomadisme » coûteux des candidats. « Nous étudions des barèmes de notes communs. C’est une mutualisation bien comprise, l’organisation la plus rationnelle possible », assure Francis Fargeot qui reconnaît faire du « surbooking ». Comme dans un avion, pour réduire les frais, le nombre de sièges réservés est inférieur au nombre d’inscrits.
L’irrésistible attrait du concours d’attaché
Le centre interrégional des concours Ile-de-France – Centre (9 centres de gestion [CDG]) a enregistré 19 % de candidats en plus au concours d’attaché en 2011.
Le 14 novembre 2012, nouveau record : 10 252 convoqués pour 800 postes, 6 626 présents dont 5 809 réunis dans deux halls du Bourget. Des conditions « XXL » peu propices à la concentration, selon des participants. Le prix à payer, estiment les organisateurs, pour l’équité de traitement. L’interrégion Grand Est (18 CDG), où l’absentéisme a atteint 40 % au concours externe d’attaché, 20 % en interne et au troisième concours, a dématérialisé ses procédures et remplacé l’étiquetage fastidieux des places par un code-barre qui suit le candidat depuis son installation jusqu’à la consultation de sa copie sur internet.