Preuves de leur engagement, la satisfaction des usagers se hisse en seconde position pour 45 % d’entre eux, tandis que le plaisir de participer à l’exercice d’une mission de service public progresse de 5 points depuis 2012, ces deux motifs compensant une attente plus résignée à l’endroit de la rémunération (42 % des opinions, soit 6 points de moins).
Deux nouvelles priorités – Rendre un service de qualité est donc, plus que jamais, la principale mission du service public pour 84 % des répondants. Mais la vision de ce service a changé. Alors que les impératifs traditionnels d’attention sociale décrochent (« faciliter la vie au quotidien des usagers » dévisse de 10 points, « exercer la solidarité au quotidien » perd 5 points), les incitations à l’efficience portent leurs fruits.
Ainsi, un agent sur deux estime que la bonne gestion des deniers publics s’impose, un sur cinq considère qu’il convient de garantir le résultat attendu (+ 6 points).
Résultat, si 68 % des agents souhaitent toujours que leur collectivité se mobilise d’abord sur la qualité des services publics et s’engage à leurs côtés, apparaissent deux nouvelles priorités : l’approche collective de réduction des dépenses de fonctionnement, pour un tiers, et le développement de la mutualisation, pour plus d’un sur cinq… Des signes révélateurs d’une prise de conscience collective.
« Sensibiliser aux arguments d’efficience »
La réaction de Béatrice Mérand, directrice générale des services de la ville et de l’agglomération de Quimper (Finistère), co-auteur de l’ouvrage collectif « Le management public des territoires – Décider, agir, évaluer » Ed. de l’Aube, 2012
« Citoyens au sens civique, par nature, particulièrement affirmé, comment les personnels territoriaux pourraient-ils rester insensibles aux arguments d’efficience qui ont aujourd’hui cours, dans la fonction publique en général et dans les collectivités territoriales en particulier ?
Conscients, en qualité d’administrés comme d’agents, des contraintes socio-économiques qui pèsent désormais sur nos organisations, tous ne peuvent en effet qu’admettre, voire approuver, ces nouveaux impératifs de gestion, quelle que soit leur position statutaire. Néanmoins, et ce baromètre le prouve, ils ont plus que jamais à cœur l’intérêt de leurs missions et la qualité du service rendu, et ce d’autant qu’ils sont souvent les premiers au contact des usagers. Ils redoutent donc, assurément, que celui-ci pâtisse de ce recadrage financier.
Aussi, la prise en compte de chaque élément du couple objectifs/moyens est-elle pour tous fondamentale, dans une réflexion qui ne doit plus être réservée aux seuls cadres de la collectivité, voire aux membres de la direction générale. Un dialogue de gestion pluriannuel doit ainsi être instauré pour que chaque agent, auquel aura été explicitée la direction poursuivie par les élus, puisse collaborer à la mise en équation de celle-ci dans le cadre budgétaire idoine. Et dès lors s’impliquer sans réserve dans sa mise en œuvre, en prenant toujours plus de plaisir à participer de l’exercice d’une mission de service public. »
La méthode de l’enquête
Réalisé pour la seconde année pour La Gazette par le cabinet conseil en relations humaines PRAGMA, le questionnaire a été proposé via Internet. Sans prétendre à la représentativité d’un sondage, ce baromètre donne une photographie de l’opinion des 4 600 agents qui ont spontanément répondu, tous statuts, secteurs et collectivités confondus. Afin de garantir la pertinence du résultat au regard du poids respectif de chaque catégorie, un redressement statistique a été opéré.
Cet article fait partie du Dossier
Baromètre exclusif - Bien-être au travail : Les clignotants passent au rouge
1 / 6
article suivantSommaire du dossier
- Une fierté effritée, une reconnaissance en berne
- Le management remisé au coin !
- Des fonctionnaires territoriaux engagés, lucides et responsables
- Bien-être au travail dans la fonction publique territoriale : les clignotants passent au rouge
- Peu de pression mais une grande lassitude
- Marylise Lebranchu, ministre de la fonction publique : « Il faut une vraie réflexion sur la mobilité et les carrières»