Dans un entretien publié le 23 janvier sur le site « lagazette.fr », André Laignel, premier vice-président délégué de l’Association des maires de France (AMF), déclarait : « Nous souhaitons qu’au sein du haut conseil des territoires, l’AMF joue le rôle d’ensemblier du monde communal. L’AMF a montré qu’elle était à même de garantir le respect des équilibres démographiques, géographiques et politiques. »
A la remarque : « Les associations catégorielles de maires ne sont pas du tout sur votre ligne », il répondait que « si l’Association nationale des élus de la montagne [Anem] réclame à faire partie du haut conseil, au nom de quoi celle des élus du littoral [Anel] n’en ferait pas de même ? Et puis, pourquoi pas, aussi, les élus du plat pays ? Si chacun défend sa strate et sous-strate, le haut conseil sera pléthorique. »
Si je ne m’attarde pas ici sur le ton méprisant, je souhaite éclairer vos lecteurs.
La vocation de l’Anem est de veiller au respect de la spécificité inscrite dans la loi du 9 janvier 1985 : « La République française reconnaît la montagne comme un ensemble de territoires dont le développement équitable et durable constitue un objectif d’intérêt national. Les dispositions de portée générale sont adaptées, en tant que de besoin, à la spécificité de la montagne. »
Cela lui donne une légitimité qui n’est pas moindre que celle de l’AMF.
Depuis sa création en 1984, l’Etat a reconnu l’Anem comme un interlocuteur qualifié et privilégié. Outre les milliers de communes et intercommunalités, elle représente les départements (43 adhérents, plus de 800 conseillers généraux) et les régions (12 adhérentes) de montagne. Cette singularité conforte notre vocation à siéger au haut conseil car le champ de représentation de l’Anem va bien au-delà du « bloc local » dont le leadership est revendiqué par l’AMF.
Si l’on peut comprendre qu’elle se coordonne avec les autres associations de maires qui le souhaitent, cela ne vaut pas pour l’Anem car, n’en déplaise à André Laignel, notre approche du territoire est horizontale et verticale.
Les élus de montagne considèrent qu’un statut de second rang ne leur permettrait pas de défendre efficacement les intérêts de leur territoire, sauf à cautionner de façon paradoxale une recentralisation, un refus du droit à la différence et une régression par rapport à la décentralisation des années 80.
Thèmes abordés