Le nouvel acte de la décentralisation doit rendre le dispositif territorial plus efficace. Les propositions du gouvernement sont attendues et le Premier ministre, récemment encore maire d’une grande ville novatrice [Nantes, ndlr], est légitime pour son audace.
L’attente de réformes n’est pas que celle des élus, c’est aussi celle de citoyens d’un puzzle territorial de réseaux, de flux, d’espaces virtuels. L’appartenance est multiple et les territoires sont de plus en plus… introuvables.
Les rapports à l’espace se lisent dans de nouveaux modes de vie transcendant les institutions. Il ne s’agit plus de découper le territoire, mais d’organiser les interfaces entre des espaces aux limites floues.
Dans ces territoires non finis, l’art de la gouvernance réside dans la gestion des décalages. Cette situation est déstabilisante parce que le monde émergent combine les lieux et les réseaux.
Les mois à venir seront nourris de contributions d’experts sur la suppression des échelons, les financements croisés, sans oublier le fameux cumul des mandats.
Cette réforme mérite plus qu’un débat d’experts.
Pour ne pas oublier des citoyens qui ont le sentiment d’être dépossédés de leur rôle par la complexité institutionnelle, il faut fournir des réponses aux quatre grandes questions de fond suivantes :
- La réforme permettra-t-elle une amélioration des performances du dispositif administratif et facilitera-t-elle sa compréhension par les citoyens ?
- Comment la réforme traitera-t-elle la question démocratique pour réduire le fossé entre les décideurs publics et les citoyens, lesquels exercent leur droit de vote dans des communes décidant de moins en moins, tout en étant tenus éloignés d’institutions décidant de plus en plus ?
- La décentralisation favorise-t-elle, en soi, une meilleure insertion du citoyen dans le processus de décision publique ?
- La réforme va-t-elle « bouger » les territoires pour inventer de nouveaux modes de gouvernance, thématiques ou ponctuels, sur des périmètres adaptables ?
Si des réponses novatrices étaient apportées à ces questions citoyennes, alors la réforme territoriale renforcerait, à la fois, la démocratie locale et l’efficacité administrative.
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