La décision du gouvernement d’entériner le projet du Qatar d’investir en banlieue, et même d’y participer par le biais d’un fonds franco-qatari, me semble inadaptée et inacceptable !
Alors que les habitants des villes et des quartiers populaires ont donné les meilleurs scores en faveur de l’élection de François Hollande, renvoyer au Qatar les solutions à leur apporter est une aberration.
Je le dis haut et fort : « Non, les banlieues ne sont pas à vendre ! » Ce que déclarait Claude Dilain, sénateur et ancien maire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) – « c’est le signe de la coupure entre la société française et les banlieues » – est toujours aussi pertinent.
La nouvelle majorité gouvernementale ne peut déléguer à d’autres les réponses aux attentes des habitants. La lutte contre les inégalités sociales et territoriales doit être au cœur des priorités de l’action publique en s’appuyant, notamment, sur les 120 propositions formulées par l’association Ville et banlieue dans la campagne présidentielle.
PLF 2013 : baisses de 7,6 et 6 % – La situation dans les villes et quartiers populaires exige un renforcement des politiques de droit commun et impose que la loi de finances pour 2013 apporte, de manière significative, les financements attendus pour répondre aux urgences sociales.
Malheureusement, le budget du ministère de l’Egalité des territoires est annoncé en baisse de 7,6 %, celui de la jeunesse de 6 % !
Le président de la République et son gouvernement doivent se ressaisir et refuser « l’offre promotionnelle » du Qatar faite sur le dos des habitants des quartiers. Afin de trouver des moyens financiers pour financer les projets des quartiers, il n’y a qu’à annuler la disposition législative qui permet aux Qataris d’être exonérés de tout impôt sur leurs plus-values immobilières dans l’hexagone.
Ce « cadeau » fiscal doit être abrogé.
J’appelle les habitants des villes et quartiers populaires, les élus et les acteurs associatifs à se mobiliser afin de refuser cette « fausse bonne solution » financière et à exiger que l’Etat investisse dans nos territoires pour éradiquer les inégalités territoriales, sociales et les discriminations.
C’est ainsi que les habitants reprendront confiance dans l’action publique et politique, et que nous nous donnerons les moyens de faire reculer ce véritable cancer de notre démocratie que représente l’abstention massive dans les villes populaires.