François Fillon évalue à 11 milliards d’euros le coût total des mesures économiques et fiscales (défiscalisation des heures supplémentaires, déduction d’intérêts d’emprunts immobiliers…) promises par Nicolas Sarkozy et qui vont être votées dès cet été par le Parlement.
Le coût « n’est pas de 15 milliards », comme le dit le patron du PS François Hollande, « mais de 11 milliards » d’euros, déclare le Premier ministre dans un entretien au Parisien/Aujourd’hui en France du 8 juin.
Selon lui, la détaxation et la défiscalisation des heures supplémentaires coûtera « entre 5 et 6 milliards », le crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunts immobiliers « 3 milliards » et la suppression des droits de succession pour environ « 95% » des Français « 1,7 milliard ».
« S’agissant du bouclier fiscal » à 50% des revenus, « nous estimons que le coût sera peu élevé parce que, s’il fonctionne, il réduira la fuite des capitaux » et « la réduction ISF pour les investissements dans les PME coûtera environ 500 millions », ajoute-t-il. « La défiscalisation du travail étudiant » représenterait, elle, « 30 millions » d’euros.
« Avec tout cela, et ce qui suivra en septembre, il s’agit d’aller chercher le point de croissance supplémentaire que les autres pays ont et qui nous manque. Notre objectif, c’est donc de provoquer un choc de confiance et de croissance », réaffirme-t-il.
« On relance l’étude sur la TVA sociale », a-t-il confirmé. « Il peut être utile de taxer un peu les importations pour qu’elles participent au financement de la protection sociale », à l’instar de ce qui a été décidé par l’Allemagne, « car faire supporter au seul travail des français le coût de cette protection sociale, c’est handicaper notre économie ».
Interrogé sur le financement de ces réformes, M. Fillon estime qu’elles donneront lieu à « un effort de réduction de la dépense publique qui est indispensable non seulement à la tenue de nos engagements et à la réduction de la dette, mais tout simplement à la compétitivité de notre économie ».
« On tiendra, là aussi, nos engagements: le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, une franchise médicale qui est à l’étude, et la réorganisation de l’Etat pour réduire son train de vie », confirme-t-il.
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