Le Premier ministre François Fillon a tenté le 30 juillet de rassurer les élus concernés par le projet de liaison ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin en s’engageant à le mener « dans le délai prévu », tandis que le maire (PS) de Lyon, Gérard Collomb, l’accusait de retarder le programme.
« Le calendrier de réalisation retenu par la France et l’Italie correspond à une volonté partagée de voir ce projet aboutir rapidement », a déclaré un communiqué de Matignon publié après une rencontre entre François Fillon et les élus.
Le conseil régional de Rhône-Alpes avait interpellé le 19 juillet le gouvernement sur l’urgence de demander à l’Union européenne une subvention de 200 millions d’euros afin de commencer à réaliser la partie française de ce projet, évalué au total à 12,5 milliards.
Ces 200 millions distribués sur plusieurs années jusqu’en 2013 correspondent à la partie subventionnable par l’UE du milliard nécessaire pour effectuer les études et la première partie des travaux, a affirmé Bernard Soulage, vice-président (PS) de Rhône-Alpes chargé des transports, déplorant que Paris ait plutôt demandé une subvention annuelle pour ce tracé français.
François Fillon a en effet annoncé durant la réunion qu’une demande de subvention de 8,25 millions d’euros avait été présentée pour des études concernant la partie française de la ligne, réalisables en 2008. Un « point d’étape » suivra en 2010, « lors de la révision à mi-parcours des enveloppes européennes ».
Dans un communiqué, Gérard Collomb se demande « si, par cette décision, la réalisation de la partie française du TGV Lyon-Turin n’a pas été mise pour quelques années sur une voie de garage ».
Selon Bernard Soulage, ce type de subvention annuelle ne correspond pas à l’échelle du Lyon-Turin, et serait réservé par Bruxelles aux projets de moindre ampleur.
L »élu a dit craindre que cette démarche ne retarde la mise en oeuvre de la ligne.
Le Premier ministre a rappelé en outre que Paris avait déjà sollicité 231 millions d’euros de l’UE afin de subventionner des travaux sur la partie internationale de la future ligne, c’est-à-dire le tunnel projeté entre la France et l’Italie.
François Fillon a par ailleurs réaffirmé que l’Etat respecterait un « protocole d’intention de financement » de la partie française de la ligne, conclu avec les collectivités en mars dernier et cosigné pour l’Etat par Dominique Perben, alors ministre des Transports.
Gérard Collomb, évoquant lui aussi ce document « signé dans l’urgence », a estimé en revanche que « le gouvernement d’aujourd’hui balaye d’un revers de main les accords signés par les ministres d’hier ».
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