La rétrocession par le ministère de l’Intérieur de 10% du produit des radars automatiques aux conseils généraux fait doucement rire en Dordogne. «Certes, c’est une ouverture de principe. Cependant, nous voulons plus. Il aurait été plus sage de proposer de partager à 50/50 cette manne», a déclaré le 14 septembre à la Gazette des Communes un membre du cabinet du président du conseil général de la Dordogne Bernard Cazeau.
D’après les calculs de la collectivité, sur les 30 millions d’euros dégagés au niveau national, la Dordogne recevrait «peu ou prou 200 000 euros». «Vu nos nouvelles compétences en matière de routes, la somme est ridicule», ajoute le membre du cabinet.
La Dordogne a calculé que la remise en état des 145 kilomètres de l’ex-RN89 transférée en 2005 coûterait 20 millions d’euros. Or l’Etat n’a transféré qu’un million d’euros. Avec les 10% du produit des radars, le conseil général a également calculé que cela reviendrait à recevoir 1 400 euros par kilomètre et par an.
La Dordogne fait partie des départements, qui ont adopté en janvier 2007, une délibération sur le principe d’une redevance d’occupation du domaine public pour radars fixes. Le préfet de l’époque avait saisi la justice. Dans son jugement en mars 2007, le tribunal administratif de Bordeaux avait donné raison à la collectivité sur le principe de la permission de voirie payante, mais avait considéré que le montant demandé était «exagéré». Dans la mesure où la délibération a été suspendue mais pas annulée, le jugement au fond reste à venir.
La Dordogne consacre 40% de son budget d’investissement aux routes, soit 20% du budget total.
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