Tous les acteurs, de l’Etat aux collectivités territoriales en passant par le MEDEF, Oséo, la Caisse des Dépôts et la Banque de France, en sont souvent membres. A leur service, 1 600 « salariés très insérés dans le tissu local et dotés d’une expérience en entreprise, souvent longue et de haut niveau ». Tous décryptent les indicateurs émis par l’INSEE, l’ordre des notaires ou le conseil économique social et régional (CESER). Une expertise qui s’est révélée précieuse lors des sinistres industriels « du Creusot-Montceau ou du Territoire de Belfort ».
Mains « dans le moteur » – Le CNER, fédération des agences de développement et des comités d’expansion économique, entend mettre toutes ces compétences au service des 22 commissaires au redressement productif nommés fin juin par le ministre en charge du secteur, Arnaud Montebourg. La meilleure façon d’agir « immédiatement et à moindre coût », ont-ils estimé le 3 juillet à l’issue d’un conseil d’administration.
« Profitons des grandes réformes qui s’annoncent pour affirmer le principe de subsidiarité » souhaite Pascal Allizard, le président du CNER, qui, en tant que maire (UMP) de Condé-sur-Noireau (Calvados), met « les mains dans le moteur » pour tenter de régler « le complexe dossier industriel Honeywell ».
« 50 % des dossiers remportés par l’Agence française des investissements internationaux (AFII) passent par nos agences », rappelle-t-il.
Aussi, le CNER réclame, à l’instar de Jacques Auxiette, président (PS) du conseil régional des Pays-de-la-Loire dans un courrier envoyé le lundi 18 juin 2012 à Pierre Moscovici, ministre de l’Economie, que les 22 commissaires au redressement productif soient « placés sous l’autorité conjointe des préfets et des présidents de région ».
Modèle allemand – Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, n’a pas officiellement donné suite à cette requête.
Mais dans un communiqué publié le mardi 10 juillet 2012 à l’issue du premier round de négociation de la conférence sociale, l’Association des régions de France (ARF) se réjouit que ses adhérentes aient « été reconnues comme les interlocutrices incontournables du développement économique comme de l’innovation, et comme des actrices majeures du redressement productif ».
De quelle manière cet état d’esprit se traduira-t-il sur l’architecture de la banque publique d’investissement (BPI) destinée à unir les efforts et les subsides publics en direction des entreprises d’avenir ?
Le CNER vante « l’exemple de l’Allemagne » sans en dire beaucoup plus. Dans sa lettre à Pierre Moscovici, Jacques Auxiette avait évoqué « de véritables banques publiques régionales à l’allemande » où « les régions occuperaient une place déterminante au sein de leur conseil d’administration et de leurs comités d’engagement ». L’appareil d’Etat acceptera-t-il cette mini-révolution ? Pas sûr.
En attendant, le CNER affiche son pragmatisme. « Aujourd’hui, la réflexion se concentre sur les fonds propres déplore Pascal Allizard. Pourtant, des économistes montrent que l’offre en la matière est surabondante et sous-utilisée. Les PME ont surtout besoin de toutes sortes de prêts, ordinaires ou participatifs, et de fonds de roulement ou de garanties. »
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