A la veille des municipales, la situation économique des communes reste globalement saine, marquée par un très haut niveau d’investissement et un endettement limité, sans que pour autant la fiscalité locale ne dérape.
En 2008, les dépenses totales des collectivités locales vont enregistrer leur plus faible évolution après 2001 (+ 4% en valeur) pour avoisiner les 200 milliards d’euros, selon la note de conjoncture sur les finances locales en France réalisée par Dexia Crédit local, rendue publique le 19 février.
Phénomène traditionnel les années d’élections municipales, la croissance des investissements devrait être moindre en 2008, après plusieurs années de fortes hausses: +6,7% par an en valeur depuis 2001. L’investissement local devrait évoluer de l’ordre de +1,5 % en valeur pour atteindre 54 milliards d’euros, sous l’impact d’une baisse des dépenses d’équipement des communes de 3,3% en volume.
Sur la durée du mandat, les investissements communaux ont atteint le niveau record de 152 milliards d’euros soit l’équivalent, pour les seules communes, de 40% des investissements annuels réalisés en France par l’ensemble des acteurs économiques. Pour l’ensemble du secteur local, l’important effort d’investissement s’est élevé, depuis 2003, à 285 milliards d’euros cumulés.
Les élections municipales et cantonales contribuent également à la faible augmentation de la fiscalité directe locale (taxe d’habitation, taxes foncières, et taxe professionnelle). En 2008, les taux d’imposition devraient progresser de 0,5%, toutes collectivités locales et toutes taxes confondues. En comparaison, les hausses avaient été de 3,1% en 2005, 2,5% en 2006 et 0,8% en 2007. Pour les seules communes et intercommunalités, la hausse des taux devrait être de 0,3%, contre 0,4% en 2007, 0,8% en 2006 et 1% en 2005.
Malgré des rentrées fiscales qui progressent moins et des concours financiers de l’Etat dont l’enveloppe sera limitée en 2008 à l’inflation (soit 1,6%) en abandonnant toute référence à la croissance économique, les collectivités locales, marquées toutefois par de fortes disparités, ne devraient pas voir leur situation financière globale se dégrader.
Avec des recettes courantes qui continuent de progresser plus vite que les dépenses de fonctionnement, les communes ont pu constituer une épargne forte assurant le financement des investissements.
Sur le mandat 2001-2008, le taux d’autofinancement dépasse ainsi les 50% et le recours à l’endettement représente à peine 4 milliards d’euros (6 milliards pour l’ensemble des collectivités locales). Fin 2008, l’encours de la dette des collectivités locales devrait s’établir à 125,3 milliards d’euros fin 2008, et les frais financiers qu’elles supportent (5,5 milliards d’euros) pèsent aujourd’hui deux fois moins dans leurs dépenses de fonctionnement qu’il y a 10 ans.
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