RĂ©ponse du ministère de l’Éducation nationale : Le budget de l’Ă©ducation nationale reste le premier budget de la nation. Les moyens en emplois pour la rentrĂ©e 2025 ont Ă©tĂ© fortement réévaluĂ©s, par rapport au projet de loi de finances dĂ©posĂ© en octobre 2024, afin de rĂ©pondre aux enjeux du système Ă©ducatif.
Ainsi, le Gouvernement prĂ©voit un maintien global des emplois d’enseignants et la crĂ©ation de 2 000 postes d’accompagnants d’Ă©lèves en situation de handicap. Ce maintien global des moyens d’enseignement s’inscrit dans la perspective d’une annĂ©e scolaire 2025-2026 qui sera Ă nouveau marquĂ©e par une diminution forte du nombre d’Ă©lèves de l’ordre de 92 700, poursuivant une tendance dĂ©mographique observĂ©e depuis plusieurs annĂ©es. Il est prĂ©vu une baisse de 80 800 Ă©lèves dans le premier degrĂ© public et de près de 11 900 Ă©lèves dans le second degrĂ© public.
L’amĂ©lioration historique des taux d’encadrement se poursuivra donc en 2025 grâce Ă des suppressions de postes limitĂ©es Ă 470 emplois dans le premier degrĂ© public : le nombre d’Ă©lèves par classe va ainsi atteindre son plus bas niveau historique Ă moins de 21,1 Ă©lèves par classe en moyenne Ă la rentrĂ©e scolaire 2025 alors qu’il accueillait 23,2 Ă©lèves par classe en moyenne en 2017.
La carte scolaire est avant tout un instrument de politique Ă©ducative que l’Ă©ducation nationale mobilise pour s’adapter Ă la rĂ©alitĂ© de nos territoires en constante Ă©volution. C’est donc un travail continu qui est menĂ© avec l’ensemble des parties prenantes de ces territoires pour que chaque Ă©lève dispose des meilleures conditions d’enseignement possibles. Il convient de prĂ©ciser que d’une manière gĂ©nĂ©rale, les travaux de prĂ©paration donnent lieu Ă de nombreux Ă©changes avec les Ă©lus locaux et ont lieu sur la base d’une apprĂ©ciation fine et objective de la situation de chaque Ă©cole et des spĂ©cificitĂ©s de chaque territoire.
Ce processus, initiĂ© dès septembre, se poursuit jusqu’Ă la rentrĂ©e scolaire suivante dans un dialogue continu avec les Ă©lus et un suivi très attentif des Ă©volutions Ă©ventuelles d’effectifs. La rĂ©partition des moyens dans le premier degrĂ© tient notamment compte des critères territoriaux et sociaux de chaque acadĂ©mie, dĂ©partement, puis de chaque circonscription et de chaque Ă©cole. Ă€ la maille la plus fine, celle de l’Ă©cole, les temps de transport des Ă©lèves sont Ă©galement pris en compte.
Pour mieux rĂ©pondre aux prĂ©occupations exprimĂ©es par les Ă©lus locaux, en 2024, le dialogue et la coordination ont Ă©tĂ© renforcĂ©s en amont des conseils dĂ©partementaux de l’Ă©ducation nationale, dans le cadre de l’observatoire des dynamiques rurales, instance d’Ă©change mise en place dans les territoires ruraux pour donner de la visibilitĂ© sur les Ă©volutions dĂ©mographiques et en partager les implications potentielles pour la structure des Ă©coles, dans une logique pluriannuelle.
Plus prĂ©cisĂ©ment dans le dĂ©partement du Jura, le travail rĂ©alisĂ© autour de la carte scolaire inclut des temps d’Ă©change et de concertation de l’ensemble de la communautĂ© Ă©ducative : inspecteurs de l’Ă©ducation nationale, directeurs d’Ă©cole, reprĂ©sentants des personnels, usagers et Ă©lus locaux et permet ainsi de prendre des dĂ©cisions adaptĂ©es aux rĂ©alitĂ©s locales.
Ces dĂ©cisions, arrĂŞtĂ©es après la rĂ©union des diffĂ©rents organismes consultatifs rĂ©glementaires, et notamment celui du conseil dĂ©partemental de l’Ă©ducation nationale, relèvent d’Ă©changes Ă©troits, continus et bâtis dans le temps, Ă©vitant ainsi toute mesure qui ne serait pas explicitĂ©e, sur les bases d’une analyse autant qualitative que quantitative.
Pour autant, en dĂ©pit d’un dialogue qui a bien souvent dĂ©butĂ© largement en amont, formalisĂ© par des courriers aux Ă©lus locaux, il arrive que des dĂ©cisions de retrait d’emploi gĂ©nèrent incomprĂ©hension et Ă©motion au moment oĂą elles sont prononcĂ©es, en particulier lorsque certains investissements ont Ă©tĂ© engagĂ©s au bĂ©nĂ©fice de l’Ă©cole.
Pour Ă©viter ces situations, les services dĂ©partementaux de l’Ă©ducation nationale sont systĂ©matiquement sollicitĂ©s lors de projets bâtimentaires touchant aux Ă©coles par les services de la prĂ©fecture avant toute dĂ©lĂ©gation de crĂ©dits d’Ă©tat (dotations d’Ă©quipement des territoires ruraux, de soutien Ă l’investissement local, fonds vert, etc.). Pour renforcer ce dialogue, l’observatoire dĂ©partemental des dynamiques rurales, installĂ© depuis la rentrĂ©e scolaire 2023-2024 et co-prĂ©sidĂ© par le prĂ©fet et le directeur acadĂ©mique des services de l’Ă©ducation nationale, a vocation Ă partager avec les Ă©lus locaux, en lien avec les autres services de l’État, une vision anticipĂ©e des Ă©volutions dĂ©mographiques attendues et de ce que pourraient ĂŞtre les ouvertures ou les fermetures de classes en zone rurale Ă moyen et long terme.
Cette instance doit en outre favoriser la cohĂ©rence des politiques publiques en matière d’amĂ©nagement du territoire Ă©ducatif. Elle est le lieu oĂą les approches socio-Ă©conomiques sont menĂ©es afin d’adapter les mesures envisagĂ©es Ă la rĂ©alitĂ© du territoire.
Les territoires Ă©ducatifs ruraux constituent aussi un espace de dialogue et de prospection sur le projet Ă©ducatif d’un territoire, consacrant une alliance Ă©ducative autour d’un collège et des Ă©coles de son secteur. Élargissant parfois son rayonnement Ă un ou plusieurs autres secteurs de collège voire au lycĂ©e, ce dispositif contractualisĂ© pour 3 ans permet de dĂ©finir le cadre de l’Ă©volution Ă moyen terme d’un territoire sur la base de la dĂ©finition d’une action convergente de tous ses responsables et acteurs locaux.
En consĂ©quence, de nombreux leviers sont mobilisĂ©s pour accompagner les Ă©coles mais aussi travailler en concertation avec les collectivitĂ©s autour de la prĂ©paration de la carte scolaire. La prĂ©paration de la rentrĂ©e 2025 dans le Jura a inclu la poursuite des dĂ©marches de dĂ©doublement des classes en Ă©ducation prioritaire, ainsi que l’instauration d’un plafond Ă 24 Ă©lèves par classe pour les niveaux de grande section, CP et CE1 dans l’ensemble du dĂ©partement.
Des efforts particuliers ont été consentis en faveur des écoles rurales à trois classes, avec des modalités de décharge renforcées pour les écoles en éducation prioritaire et en quartiers politique de la ville, ainsi que pour celles de 6 à 8 classes.
De plus, le nombre de remplaçants a Ă©tĂ© maintenu, et un soutien accru a Ă©tĂ© apportĂ© Ă l’Ă©cole inclusive sur l’ensemble du territoire dĂ©partemental.
Références
Domaines juridiques








