En tant que sociologue, pourquoi vous intéressez-vous aux émotions dans les organisations du travail ?
Les émotions sont inhérentes à l’être humain. Pourtant, le monde du travail s’est évertué à les négliger, voire à les exclure. J’ai trouvé intéressant d’essayer de comprendre ce processus d’éviction, qui s’est opéré notamment par une pensée dualiste opposant la raison et les émotions.
La rationalité, la rationalisation de l’univers des entreprises sont associées à la raison, tandis que les émotions sont dévalorisées et liées au désordre, à l’erreur, à l’impartialité. L’une des conséquences de cet évincement est la souffrance au travail. En déniant les affects, les méthodes de management aboutissent à une mise à distance. Or, les émotions sont importantes pour prendre une décision sensée et ...
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Gazette des Communes
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