En pleine tourmente financière, alors que les banques sont les cibles des marchés financiers, le constat est unanime : le marché du crédit bancaire aux collectivités locales s’est drastiquement resserré.
Cela fait plusieurs mois que le phénomène existe mais il a empiré ces dernières semaines : « Les conditions de financement se sont considérablement dégradées fin août, début septembre », souligne Etienne Favre, spécialiste dette au cabinet FCL.
Toutes les collectivités sont aujourd’hui concernées, quelle que soit leur taille et qu’elles présentent, ou non, un profil à risque.
Une étude conjointe de l’Association des Maires de Grandes Villes de France (AMGVF) et de l’Association des Maires de France (AMF) sort le 20 septembre 2011 à ce sujet (1).
Marges explosées – Tout d’abord, les volumes de crédit proposés par les établissements bancaires sont en nette baisse : « En juin, nous avons lancé un appel concernant un emprunt de 40 millions d’euros, mais, à ce jour, nous n’avons réuni que 28 millions d’euros » témoigne Olivier Nys, directeur général des services à Reims.
Soit les banques affirment qu’elles ne sont pas intéressées. Soit elles ne répondent que pour un faible volume de crédit.
Résultat : les collectivités doivent avoir recours à plusieurs établissements pour atteindre la somme souhaitée.
Contraintes de se plier aux conditions du marché, les collectivités sont soumises à des marges qui ont littéralement explosé puisqu’elles atteignent aujourd’hui entre 100 et 200 points de base.
Elles sont également confrontées à des pénalités de remboursement anticipé sur les prêts à taux variables, des commissions de mise en place et une raréfaction des crédits revolving.
Conséquences des restrictions ? – Pour l’instant, la majorité d’entre elles n’en est qu’à la phase de prise de conscience. Pourtant, certaines pensent déjà à diversifier leurs sources de financements.
En se tournant vers des banques étrangères, ou, pour les plus importantes, en se finançant directement sur les marchés financiers : « Nous émettons entre 30 et 60 millions d’euros de billets de trésorerie par mois sur le marché à court terme et nous envisageons de passer sur le marché à long terme», explique Pascal Gosse, directeur des finances du département de Seine-et Marne. L’heure n’est pas encore à la remise en cause des investissements, même si la vigilance est de mise : « Le culte de l’abondance est finie, nous sommes maintenant plus attentifs à la nature et au coût des réalisations » observe-t-on au département du Val-de-Marne.
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