Alors que le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, annonçait le matin même que « tous les ministères » seraient concernés par des mesures d’économie, le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, se savait attendu le 6 juillet aux Journées d’études de la rénovation urbaine (Jéru) pour répondre aux inquiétudes des élus et des professionnels de la politique de la ville. La veille, son secrétaire d’Etat Julien Denormandie avait déjà annoncé le doublement de 5 à 10 milliards du budget de l’ANRU 2, une promesse de campagne du président Macron
Les réponses apportées par Jacques Mézard, qui y faisait l’une de ses premières interventions publiques en tant que ministre officiellement chargé de la ville, se sont révélées très contrastées. Car s’il a confirmé que l’Etat serait à la hauteur des engagements pris pendant la campagne par le candidat Emmanuel Macron concernant l’ANRU, les équipes dédiées au développement social urbain sont reparties de la Grande Halle de la Villette avec beaucoup d’interrogations.
Des « économies à faire »
Devant le Conseil national des villes, instance consultative de la politique de la ville vice-présidée par la sénatrice du Bas-Rhin Fabienne Keller (LR) et Olivier Klein, le maire (PS) de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le ministre a insisté à plusieurs reprises sur la période de « vaches maigres » que traverse le pays. « Nous sommes en phase d’arbitrage, a-t-il indiqué. Mais il ne faut pas tourner autour du pot : le rapport de la Cour des comptes sur la situation budgétaire du pays nous montre que nous avons des priorités à définir et des économies à faire ». Avant de reconnaître la nécessité de « concentrer nos fléchages politiques sur ce qui peut être le plus efficace pour faire évoluer les quartiers qui en ont le plus besoin ».
Répondant à un représentant du collège des habitants du CNV qui l’interpellait sur « la souffrance des associations, qui sont les dernières digues républicaines » dans les quartiers, le ministre ne s’est pas vraiment montré rassurant. « Dans nos collectivités, en période de vache maigre, un sou est un sou et il faut savoir prioriser. De même, il appartient aux associations de montrer combien leur combat sur le terrain est utile ».
Réduire les fractures
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