La victoire de Benoît Hamon à la « primaire citoyenne », la semaine dernière, met un terme à la phase de sélection des candidats pour les deux « grands partis ». Dans les deux cas, on ne peut pas dire que les débats télévisés aient fait rêver le monde local, ni impressionné par leur vision de la France des territoires. De ce point de vue, la Belle alliance populaire aura particulièrement déçu. Alors que le Parti socialiste détenait, il y a deux ans encore, la majorité des communes, des départements et des régions, ses candidats n’ont jamais sérieusement débattu ni de service public, ni de fonction publique, ni d’organisation territoriale.
Doucher les enthousiasmes
Même lors du duel final, ces questions furent ignorées. Tout juste si Manuel Valls bredouilla quelques phrases sur la puissance des nouvelles régions, sans que Benoît Hamon, qui n’a jamais été membre d’un exécutif local, n’y réponde. Comme si les défaites aux élections locales, en 2014 et 2015, avaient asséché la pensée « locale » de la « gauche de gouvernement ». A moins que le dégel du point d’indice en 2016 et une réforme territoriale à l’élaboration hésitante ne constituent l’alpha et l’oméga de ce qu’il faut faire, aujourd’hui comme demain ? A droite, souvenons-nous, les débats de la primaire n’avaient pas non plus suscité de fols espoirs. Les 500 000 suppressions de postes de fonctionnaires (ou de « bureaucrates », tout récemment) de François Fillon, étaient de nature à doucher tous les enthousiasmes. Qui aime bien châtie bien, certes, mais quand même…
Prendre au sérieux le secteur local
Maintenant que s’ouvre une campagne plus classique, pouvons-nous souhaiter que les candidats prennent au sérieux ce monde local qui, ne l’oublions pas, représente 65 % de l’investissement public, 1,8 million d’agents, 550 000 élus locaux, et une grande part des services publics dont bénéficient tous les Français ? A explorer les projets publiés sur leurs sites internet respectifs, on découvre certes des clichés et slogans faciles, mais aussi des propositions réellement argumentées, voire novatrices. Il faudra les soumettre au débat. Et les rendre télégéniques…
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