Il y a celles qui ont opté pour le changement complet de patronyme :
- Occitanie (ex  Midi-PyrĂ©nĂ©es – Languedoc-Roussillon) ;
- Grand Est (ex Alsace – Champagne-Ardennes – Lorraine) ;
- Hauts-de-France (ex Nord-Pas-de-Calais – Picardie).
Et puis celles, qui ont œuvré a minima :
- Normandie (ex Basse-Normandie – Haute-Normandie) ;
- Bourgogne  – France-ComtĂ© ;
- Auvergne – RhĂ´ne-Alpes.
Reste que l’officialisation de ces nouveaux patronymes ne se fait pas sans remous. En effet, voilĂ des mois que cette question remue les territoires concernĂ©s.
Les rapides, les rĂ©flĂ©chies, et les chercheurs…
Dans certaines rĂ©gions, comme les Hauts-de-France, Grand Est et Bourgogne – Franche-ComtĂ©, tout Ă©tait bouclĂ© dĂ©but avril. A l’inverse, Auvergne – RhĂ´ne-Alpes, Nouvelle Aquitaine et Occitanie ont pris leur temps avant d’arriver Ă un consensus…La Nouvelle Aquitaine Ă©tant la dernière Ă avoir Ă©tĂ© portĂ©e sur les fonds baptismaux, cinq jours avant la deadline officielle !
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Par ailleurs, les modes de consultation ont Ă©galement beaucoup variĂ© d’une rĂ©gion Ă l’autre.
En effet, si tous les territoires ont tenu Ă impliquer au maximum les populations dans la phase de consultation et de proposition des noms, toutes n’avaient pas forcĂ©ment optĂ© pour le vote citoyen « intĂ©gral », afin de garder in fine la main sur le choix du patronyme.
Alors que les Hauts-de-France, Grand Est et Bourgogne – Franche-ComtĂ© ont effectivement adoptĂ© le nom arrivĂ© en tĂŞte des suffrages citoyens, avec d’ailleurs une participation assez inĂ©gale selon les territoires ( 11 000 votes en Bourgogne – Franche-ComtĂ© contre près de 290 000  dans le Grand Est ! ), Auvergne – RhĂ´ne-Alpes et Nouvelle Aquitaine ont tenu, elles, Ă laisser à leur exĂ©cutif  « les mains libres » pour ce baptĂŞme inĂ©dit, ne s’interdisant donc pas de bousculer les rĂ©sultats des votations citoyennes.
Dans certaines rĂ©gions, des comitĂ©s d’experts (chercheurs, historiens, chefs d’entreprise, etc. ) ont Ă©galement Ă©tĂ© constituĂ©s pour accompagner la naissance du nouveau nom.
Nouveaux noms, nouvelles stratégies ?
Mais au-delĂ de l’adhĂ©sion d’une population en faveur d’un nouveau patronyme, ces baptĂŞmes posent aussi des questions en terme de marketing territorial.
« Le même problème se pose pour les nouvelles régions et les agglomérations issues de la refonte de la carte intercommunale », expliquait dans La Gazette Vincent Gollain, directeur du département « économie » de l’IAU-IDF et expert renommé en marketing territorial. Le nom choisi pour une marque territoriale nécessite trois critères :
- il faut un lien avec le territoire, pour que ses habitants puissent se l’approprier ;
- qu’il soit compréhensible en dehors de la région ou du pays, selon la cible que l’on cherche à attirer ;
- enfin, qu’il permette de la différencier des autres marques.
Et selon le dossier de La Gazette, consacré au marketing territorial, les élus ne sont guère diserts sur cette question, eux qui semblent avoir le plus souvent opté pour garantir une adhésion maximale de la population, en omettant peut-être de penser la stratégie de communication de leur nouveau territoire :
Au conseil régional d’Aquitaine – Limousin – Poitou-Charentes, le président, Alain Rousset, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet ; son équipe explique qu’« une marque territoriale n’a d’intérêt que si elle apporte une réelle valeur ajoutée au territoire et aux marques territoriales existantes (il faut échapper aux effets de mode). Si la région s’engageait dans cette voie, ce serait en concertation avec les territoires et dans le respect des marques existantes, notamment du Limousin. Même mutisme du côté des Hauts-de-France ou du Grand Est, pourtant parmi les premières régions à adopter un nouveau nom. Pour cette dernière, le dilemme est plus complexe, car elle englobe des marques déjà bien implantées et connues dans le monde entier, comme la Champagne ou l’Alsace, ainsi que des villes telles que Strasbourg, Reims ou Metz.
Les catalans ne sont pas des occitans
Mais avant de penser « marque »  et « visibilitĂ© extĂ©rieure » il semble dĂ©jĂ que certaines rĂ©gions aient du mal Ă faire adhĂ©rer tout leur territoire au patronyme choisi ! C’est le cas de l’Occitanie, qui depuis quelques jours subit une fronde d’une partie de sa population qui ne se reconnaĂ®t pas dans ce terme.
Ainsi, des personnalitĂ©s comme le chanteur Cali ou le rugbyman David Marty ont, selon France Bleu, signĂ© un recours citoyen visant Ă s’opposer au choix opĂ©rĂ© par l’exĂ©cutif -qui avait entĂ©rinĂ© le nom arrivĂ© en tĂŞte de la consultation citoyenne.
« Les catalans ne sont pas occitans, ils veulent ĂŞtre partie prenante dans cette nouvelle rĂ©gion et il est important pour eux que leur participation soit lisible dans son nom », peut-on lire dans le recours. Ces catalans ont donc demandĂ© une audience au Premier ministre, et militent dĂ©sormais pour que le nom Occitanie soit retoquĂ© par le Conseil d’Etat.
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