Le baptême du feu parlementaire s’annonce rude pour la nouvelle locataire de la Rue de Valois. Dès le lendemain de sa nomination, Audrey Azoulay va devoir défendre le projet de loi « liberté de création, architecture et patrimoine » (projet de loi « CAP ») devant les sénateurs.
Depuis le 9 février 2016, la Haute-Assemblée examine, en effet, en première lecture le texte adopté par les députés le 16 octobre 2015 et présenté par l’ex-ministre Fleur Pellerin comme le grand texte du quinquennat pour la culture.
Certes, étant donné ses anciennes fonctions – conseillère « culture et communication » auprès du Président de la République – Audrey Azoulay connait le texte. Mais la nouvelle ministre, énarque et ex-directrice financière et juridique du CNC, va faire ses premières armes au Palais du Luxembourg au moment où va être abordé le volet « patrimoine », dont une partie suscite un tollé chez les élus locaux.
Ces derniers bataillent ferme depuis plusieurs semaines pour aménager les futures « cités historiques » créées par le texte, appellation dans laquelle doivent se fondre les actuels dispositifs de protection du patrimoine bâti (ZPPAUP, AVAP, secteurs sauvegardés).
Compromis à trouver avec les sénateurs
En commission, les sénateurs ont largement remanié le texte dans le sens souhaité par les maires. Au grand dam de l’ancienne ministre de la Culture, dont le cabinet s’est mobilisé tous azimuts ces derniers jours pour préparer des amendements susceptibles de déboucher sur un compromis avec les sénateurs… avec l’espoir que les députés ne se chargeront pas de détricoter texte voté au Palais du Luxembourg.
Au- delà de ce volet controversé, le texte balaie un large spectre du champ culturel (spectacle vivant, enseignements supérieurs artistiques, archéologie, archives, architecture…) et concerne donc de multiples communautés professionnelles qui suivent de près l’évolution du texte.
La nouvelle ministre va donc devoir se montrer talentueuse pour éviter qu’un flottement brouille le dialogue entre la Rue de Valois, les parlementaires, les élus locaux et les professionnels, sur un texte lourd de gros enjeux pour les politiques culturelles.
Thèmes abordés