L’Observatoire des territoires du Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) a remis ce lundi 11 mai son rapport triennal « Qualité de vie, habitants, territoires », qui dresse un panorama des dynamiques et des disparités territoriales.
Dans ce quatrième rapport, l’Observatoire a mis en place une méthode statistique exploratoire afin de régionaliser les données de l’enquête nationale sur les ressources et conditions de vie.
« Il ne s’agit pas de savoir si les Bretons sont plus heureux que les Limousins ou s’il fait mieux vivre à Strasbourg qu’à Bayonne », prévient l’Observatoire des territoires, avant de préciser que « l’enjeu est plutôt d’examiner s’il existe des disparités régionales en termes de bien-être subjectif »
Les deux principaux critères pris en compte sont la satisfaction par rapport au logement et à la sécurité de l’emploi, viennent ensuite trois autres indices de satisfaction (celle issue des loisirs et de l’emploi, puis des relations avec les proches et, enfin, la satisfaction globale dans la vie). « Lorsque tous ces critères sont pris en compte, cinq régions se distinguent des autres par un niveau de satisfaction globale des habitants assez bas (Île-de-France, Picardie, Nord Pas-de-Calais, PACA et Corse) », indique le rapport.
« La part de personnes qui se déclarent très satisfaites de leur vie en général n’est pas maximale dans les régions riches ou attractives, mais plutôt dans des régions peu denses telles que l’Auvergne, le Limousin, le Poitou-Charentes ou encore la Bretagne », souligne encore l’Observatoire.
Le modèle urbain s’impose
Par ailleurs, l’Observatoire affirme « l’importance des pôles urbains, où réside 60 % de la population, (qui) structurent les disparités territoriales. Par exemple, les espaces urbains accueillent en moyenne des populations plus jeunes et concentrent la majorité des emplois » et montre que « sous l’impact de la crise, les inégalités de revenus progressent plus vivement dans des territoires déjà fragiles ».
L’Observatoire des territoires confirme que « le modèle urbain s’est peu à peu diffusé des principaux centres urbains vers les centres moyens, puis vers les plus petits », ce qui a provoqué « une homogénéisation progressive des modes de vie et des comportements, même dans les espaces autrefois considérés comme ruraux ». Si les différentes catégories sociales cohabitent aujourd’hui davantage que dans les années 1960, la crise a remis en cause ces phénomènes de convergence, souligne le rapport.
Cependant, les travaux de l’Observatoire indiquent que « le modèle de développement métropolitain, qui concentre des métiers très qualifiés, n’a pas vocation à s’appliquer à tous les territoires ».
Des disparités aux inégalités
Le rapport souligne également que les disparités entre les territoires ne sont pas nécessairement des inégalités ; et que les inégalités, notamment de revenus, progressent davantage au sein des territoires plus qu’entre eux.
Enfin, l’Observatoire des territoires « propose quelques indicateurs de qualité de vie, mobilisables dès aujourd’hui dans l’ensemble de l’espace français, et un guide méthodologique afin de mettre en œuvre un diagnostic local partagé de la qualité de vie offerte par un territoire », car l’action publique et citoyenne apparaissent comme des leviers pour équilibrer les territoires.
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