Une association féministe a déposé un recours pour « excès de pouvoir » devant le tribunal administratif de Lyon, s’insurgeant contre les menus sans viande dans les cantines scolaires de Lyon, proposés à la demande de certaines familles, a-t-on appris, le 25 février, auprès de son avocat.
Me André Vianès, au nom de l’association Regards de femmes, demande l’annulation de la délibération du conseil municipal de Lyon ayant procédé à l’instauration de ces menus spéciaux à la demande de familles de confession musulmane ou juive, pour la plupart.
Le greffe du tribunal administratif a confirmé qu’un recours leur était parvenu, tout en précisant qu’une audience ne surviendrait pas avant un an au moins.
« Le déroulement des travaux préparatoires à la délibération, les débats du conseil et diverses déclarations publiques montrent que les commissions du conseil municipal ont été soumises aux pressions d’une instance extérieure de circonstance et que les principes de neutralité et de laïcité ont été transgressés par une délibération qui ne vise pas l’intérêt public », affirme l’avocat dans le texte de son recours.
Il existe déjà à Lyon, depuis les années 60, un « menu sans porc » choisi par environ 30% des écoliers.
Proposé au prix d’un menu normal, le menu complet sans viande, déjà adopté dans des communes moyennes, est néanmoins une « première » pour une ville de la taille de Lyon, où quelque 16.400 repas scolaires sont servis quotidiennement.
L’association Regards de femmes qui, selon ses statuts, « refuse les opinions extrémistes, les intégrismes et défend les principes d’égalité et de laïcité », s’est déjà illustrée dans la région lyonnaise dans le combat contre les femmes battues. Son siège est à Caluire (Rhône), près de Lyon.