Le 18 février, le rapport « Ensemble, refaire ville », consacré à l’avenir de la politique de renouvellement urbain, était enfin remis à François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation, et ses ministres Valérie Létard et Juliette Méadel.
Accueilli poliment, le rapport, prêt depuis cet été, prône la mise en place, dès aujourd’hui, de la mission de préfiguration d’un Anru 3. Et pose un préalable : l’Etat doit rester présent dans le financement de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), alors qu’il peine à assurer ses engagements dans le second volet du Programme national de renouvellement urbain, qui s’achèvera en 2026.
Cédric Van Styvendael, maire (PS) de Villeurbanne et coauteur du rapport, évoque des ministres « intéressés », mais « empêchés ». Comment imaginer, en effet, que la ministre chargée du Logement, Valérie Létard, proche de Jean-Louis Borloo, le père de la rénovation urbaine, ne soit pas convaincue de la nécessité de poursuivre le travail mené par l’Anru depuis 2003, dont les résultats sont salués par tous ?
Atonie
L’empêchement, c’est bien ce qui semble caractériser l’action gouvernementale depuis cet automne, bloquée par le retard du vote du projet de loi de finances, par l’étau parlementaire qui incite à la prudence, voire à l’immobilisme, et, maintenant, par l’intégration de la contrainte financière, qui plus est lestée du poids de la nécessité du réarmement face au contexte international de plus en plus incertain.
Sorti de la tempête de la loi de finances, le gouvernement Bayrou patine pour présenter un plan de travail pour les mois à venir, déjà focalisé sur la préparation de la prochaine loi de finances pour 2026 et anticipant les économies drastiques qui s’annoncent.
Urnes
Il ne va pourtant pas être possible de repousser ad vitam æternam la remise de rapports ou la présentation de plans attendus de longue date, comme le Plan national d’adaptation au changement climatique, enfin présenté le 10 mars, après de multiples reports.
En finir avec l’expédition des affaires courantes s’impose. La parole des ministres doit retrouver un poids sonnant et trébuchant pour proposer de nouveaux horizons pour les politiques publiques, ou la sanction des urnes dans deux ans ne se fera pas attendre.
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