La tragique attaque au couteau du 22 février sur le marché de Mulhouse a braqué la lumière sur le professionnalisme des policiers municipaux (PM) dans l’arrestation du terroriste. C’est à mains nues et à l’aide de leurs matraques que les agents sont parvenus à l’intercepter et à le maîtriser, au prix de plusieurs blessures. Le ministre de l’Intérieur n’a d’ailleurs pas manqué de féliciter les agents mulhousiens pour leur « sang-froid remarquable ». « Sans l’intervention de la police municipale, nous aurions pu avoir un carnage », a renchéri la maire (LR) Michèle Lutz.
Présence
Déjà, en 2020, lors de l’attentat perpétré à la Basilique Notre-Dame de Nice, l’assaillant avait été neutralisé par des policiers municipaux. Même scénario en août 2024, à la synagogue de La Grande Motte. Cette situation ne relève plus de l’exception, loin de là. En réalité, qu’il s’agisse d’une simple dispute, d’une rixe en bande organisée, ou d’une agression armée, c’est quotidiennement que les policiers municipaux ont à faire avec la violence. Et se retrouvent, de fait, « primo intervenants ». Et ce, pour la simple et bonne raison que les PM, qui incarnent une véritable police de proximité, sont bien souvent les seuls représentants des forces de l’ordre à déambuler dans les rues, les seuls à assurer une présence physique dans l’espace public.
Reconnaissance
Hasard du calendrier, la veille de cet attentat, s’ouvrait le Beauvau des polices municipales, vaste concertation destinée à réfléchir à l’avenir de la troisième force de sécurité du pays. Après le choc de Mulhouse, nul doute que les débats vont se durcir sur la protection des agents, la reconnaissance sociale de ces professionnels, mais aussi la bonne articulation avec les forces de l’Etat. Car la modernisation du métier, que d’aucuns appellent de leurs vœux, ne doit pas conduire à faire des polices municipales une « police nationale bis », supplétive. En somme, le Beauvau des polices municipales ne doit pas être le seul constat des carences de l’Etat.
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