Ce n’est pas un hasard si l’adaptation au changement climatique a été choisie comme thème principal du prochain Sommet Climate Chance, qui se déroulera du 31 mars au 1er avril 2025, à Marseille. « Auparavant, on a beaucoup parlé de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, explique Ronan Dantec, sénateur écologiste et président de l’association Climate Chance. Nous avions commencé à pousser ce sujet de l’adaptation lors du sommet de Nantes, en 2022. Mais c’est vraiment l’année dernière, lors du sommet à Liège que la bascule s’est vraiment produite ».
Multiplier les partages de bonnes pratiques
Pour rappel, cette association organise généralement deux sommets par an, un en Europe et l’autre en Afrique. Cette nouvelle édition aura pour ambition de réunir tous ces publics. Et ce n’est pas pour rien que la ville de Marseille a été retenue, étant un trait d’union entre l’Europe et le continent africain, comme le souligne Karim Hammoumraoui, directeur des relations internationales et européennes de la ville de Marseille. « La question de l’adaptation s’impose désormais à toutes les villes, comme le montrent les derniers événements, les méga-feux à Los Angeles, les inondations à Valence et le cyclone à Mayotte», enchérit-il.
Près de 2 000 participants sont attendus pour partager leurs expériences et multiplier les échanges entre élus locaux du monde entier, représentants des institutions européennes, des entreprises, du monde de la recherche et de la société civile.
Fin mars, la France devrait être dotée de son plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC). « La France a pris de l’avance, car c’est l’un des rares pays à avoir construit sa stratégie sur la base d’une trajectoire de réchauffement (de +4 °C en moyenne sur la France métropolitaine à l’horizon 2100, NDLR), explique Ronan Dantec. Cela nous a permis de sortir d’une logique d’exploration des différents scénarios et de demander à tous les acteurs de s’adapter à ce cadre ».
L’épineuse question de la révision de la directive européenne
La séance plénière d’ouverture offrira l’occasion de débattre d’un enjeu important au niveau européen : comment faire évoluer la stratégie européenne d’adaptation au climat, qui avait été définie dans une directive adoptée en 2021 et doit être révisée d’ici à la fin 2025. C’est un enjeu important, à l’heure où certains pays se mettent à lever le pied sur leurs ambitions climatiques et vont essayer de peser au niveau de l’Union européenne.
La question de la coopération entre l’Europe et l’Afrique sera un autre point fort de ce sommet, auquel participeront des maires de nombreuses villes africaines. « L’échange de bonnes pratiques ne se fera pas forcément que du Nord vers le Sud, car nous avons aussi des choses à apprendre des villes africaines qui sont déjà confrontées à certains effets du changement climatique », comme l’explique Karim Hammoumraoui.
L’issue d’ores et déjà annoncée de cet événement est d’aboutir à une déclaration de Marseille sur l’adaptation et la nécessité de renforcer la coopération. « C’est un document que nous porterons ensuite dans les prochains événements internationaux, et notamment lors de la COP30 qui doit se tenir en novembre prochain à Belém, au Brésil », conclut Ronan Dantec.
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