Sous la pluie de septembre, une trentaine de personnes se pressent pour assister à la pose du 19e pavé de la mémoire lillois, rue de Valmy, celui de Beila Komar. Arrêtée le 11 septembre 1942 lors d’une grande rafle, cette femme d’origine polonaise a été déportée à Auschwitz et assassinée. Des informations gravées derrière les mots « Ici habitait… » sur le laiton coulé sur la face supérieure d’un petit pavé de béton, encastré dans le trottoir lors d’une cérémonie émouvante. « Sur 10 centimètres carrés, vous avez la vie de quelqu’un », a souligné Dominique Leser, président de l’association d’histoire locale, Lille-Fives 1942.
Identifier, localiser
Les trois pavés scellés le 30 septembre à Lille (238 700 hab.) sont les plus récents des quelque 550 posés en France depuis 2013, sur le modèle des « Stolpersteine » (ou « pierres sur lesquelles on trébuche »), conçus par l’artiste allemand Gunter Demnig dans les années 1990. Aujourd’hui, environ 100 000 de ces pierres ont été posées dans 29 pays. Le nombre de pavés mémoriels en France a « explosé » depuis 2019, dans la foulée des démarches de grandes villes comme Bordeaux ou Rouen, souligne Christophe Woehrle, président de l’association Stolpersteine France. Les communes se sont engagées aussi dans cette voie afin de commémorer « autrement » les victimes du nazisme dans le cadre du 80e anniversaire de la fin de la dernière guerre mondiale.
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