40 068 édifices cultuels catholiques sont actuellement propriété communale (contre 40 307 en 2015). 2145 sont propriété diocésaine. 1679 sont fermés toute l’année. 72 démolitions ont eu lieu depuis 2000. 326 églises ont été désacralisées entre 1905 et 1923 (contre 140 dans le recensement de 2015, année du précédent recensement).
Tels sont quelques-uns des nombreux chiffres collectés par les Etats généraux du patrimoine religieux lancés en septembre 2023 par la Conférence des évêques de France et clôturés le 18 décembre en présence de la ministre de la Culture Rachida Dati.
Pendant quinze mois se sont succédé, dans les 94 diocèses, avec le soutien de la Fondation pour la Sauvegarde de l’art français, enquêtes, rencontres entre maires et curés, tables rondes et auditions d’élus, de professionnels, d’associations et d’acteurs du patrimoine. Le patrimoine immatériel (112 fêtes patronales, 743 pardons locaux notamment) a été également abordé.
La réalisation d’un tel travail à l’échelle nationale faisait partie des préconisations des deux sénateurs Pierre Ouzoulias et Anne Ventalon dans leur rapport de juillet 2022 sur l’état du patrimoine religieux.
Un patrimoine vulnérable
Outre la question d’état plus ou moins critique du bâti, ces édifices religieux sont aussi vulnérables face aux interventions malveillantes. Ainsi 2 666 édifices ont été cambriolés depuis 2000, 1476 ont subi des dégradations et 396 ont été profanés.
Sept catégories d’usages « compatibles » avec la vocation cultuelle
Cette enquête aussi permis de recenser les activités autres que culturelles et compatibles avec la vocation des lieux. Il s’agit d’usages
- caritatifs et solidaires (accueil, distribution de colis alimentaires, vestiaires…) ;
- culturels et éducatifs (concert, exposition, vidéo-mapping…) ;
- sociaux (asile climatique, défibrillateur) ;
- touristiques (visite) ;
- œcuméniques (autres cultes chrétiens) ;
- économiques (boutique).
« Cette notion de compatibilité renvoie à la destination première de l’édifice telle qu’elle est prévue par la loi de 1905 (affectation gratuite, exclusive et perpétuelle) et dont le clergé affectataire est garant. », précise la Conférence des évêques de France dans le document.
Cathédrales : une diversité de propriétaires
La France compte aussi 149 cathédrales, dont 52 sont propriété communale et une propriété d’une région (Il s’agit de la cathédrale d’Ajaccio, propriété de la collectivité territoriale de Corse.)). L’Etat en possède 87. Les autres sont propriété diocésaine ou appartiennent à divers propriétaires.
Ce travail a reçu le soutien de la ministre de la Culture Rachida Dati, qui a fait de la sauvegarde du patrimoine non protégé un des axes forts de ses interventions publiques. La ministre a de nouveau rappelé les 300 millions d’euros supplémentaires qu’elle a obtenus pour 2025, en faveur du patrimoine non protégé en péril.
⛪️🗣️ Clôture des États généraux du patrimoine religieux. Je suis intimement convaincue qu’un pays qui ne s’occupe pas de son patrimoine est un pays qui ne s’occupe pas de son avenir. C’est pour cela que j’ai fait de la sauvegarde du patrimoine religieux l’une de mes priorités.… pic.twitter.com/eCRqNtL7J2
— Rachida Dati ن (@datirachida) November 18, 2024
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