Reconnaître le rôle de l’administration territoriale à travers la valorisation de ses cadres dirigeants est de nature à conforter l’action publique locale dans un Etat décentralisé.
Le rapport de Philippe Laurent, présenté devant le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale en février 2009, auquel se réfèrent les ministres François Sauvadet et Philippe Richert, nous interpelle sur l’urgente nécessité de conforter et valoriser les fonctions des cadres dirigeants de la FPT en créant des perspectives de carrières comparables à celles de la fonction publique d’Etat, notamment pour les ingénieurs territoriaux et les administrateurs.
Expertise – Qu’il s’agisse des tensions à venir sur le marché de l’emploi avec le départ en retraite des « papy-boomers », la complexité des organisations mutualisées et transversales induites par les réformes en cours, ou le retrait de l’ingénierie publique d’Etat ; ce contexte nécessite d’engager une modernisation et professionnalisation accrue en capitalisant sur l’expertise que l’administration publique locale s’est forgée au cours de ces presque trente ans de décentralisation !
Faut-il encore se référer aux « sacro-saints » principes de parité, comparabilité et spécificité qui ont fondé la loi du 26 janvier 1984 sur le statut de la fonction publique territoriale plutôt que s’orienter vers une plus grande unicité de la fonction publique ? Doit-on s’en satisfaire ? Je ne le crois pas.
Unification – Unifier les trois versants de la fonction publique d’Etat, hospitalière et territoriale serait gage d’une plus grande mobilité et d’enrichissement des parcours professionnels managériaux. Aujourd’hui encore, le sentiment est grand d’une fonction publique à deux vitesses. Or nous partageons, au-delà de nos spécificités, des valeurs communes dans l’exercice de nos missions de service public.
Cette nouvelle évolution statutaire est une opportunité à saisir pour une plus grande équité entre cadres dirigeants qui exercent en commune ou en intercommunalité et, l’égal accès des femmes et des hommes aux emplois supérieurs de direction.
Ne pas réaffirmer cette dernière ambition de casser « le plafond de verre » qui barre l’accès pour les femmes aux emplois supérieurs ne saurait être digne d’une énième réforme de la FPT… Avis aux représentations professionnelles !