La municipalité marseillaise surfe sur la vague Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture, pour créer son propre outil de mécénat.
« Une démarche structurelle », assure le maire, Jean-Claude Gaudin, qui espère ainsi mettre en place des projets pérennes, pour « l’après 2013 ». 4 millions d’euros sont déjà engagés à travers ce fonds qui a pour objet la restauration du patrimoine mobilier et immobilier, public ou privé.
Trois projets chapeautés par trois entreprises concentrent les fonds :
- la restauration des fabriques du Parc Longchamp prise en charge par Suez pour un montant de 2 millions d’euros,
- la mise en lumière de la cathédrale de la Major et du Palais Longchamp que financera EDF (1,5 million)
- et la restauration des espaces publics extérieurs du parc Longchamp (500 000 euros) par la Fondation Total.
10 à 15 milliards d’euros escomptés – Ces trois projets verront le jour d’ici 2013. Mais le fonds Patrimoine poursuivra son action jusqu’en 2020. Il propose aux mécènes des conditions fiscales « bien plus avantageuses que celles accordées aux endowment funds américains », soutient Me Bernard Jacquier, qui présidera ce fonds dont on espère qu’il récoltera à terme « 10 à 15 milliards d’euros ».
Un autre dispositif similaire, dédié à l’art contemporain, sera lancé officiellement début 2012 « avec des ambitions moindres », selon la mairie.
Comme le préconise la loi du 4 aout 2008 sur la modernisation de l’économie, ces deux fonds ne seront abondés que par des fonds privés, pour des projets d’intérêt général.
Concurrence avec Marseille-Provence 2013 ? Si l’idée de voir au-delà de cette année 2013, dont les acteurs politiques comme économiques locaux attendent beaucoup, est intéressante, elle se heurte de front avec les ambitions de l’association qui porte le projet de capitale européenne de la culture.
Celle-ci doit réunir un budget 92,5 millions d’euros, dont 15 tirés du mécénat.
L’échéance approche, mais le directeur de l’association, Jean-François Chougnet, ne se montre pas inquiet par la création de ces deux nouveaux fonds : « Nous avons déjà réuni 85 % du budget attendu du mécénat, assure-t-il. Nous atteindrons nos objectifs ».
Renaud Muselier, délégué spécial Marseille-Provence 2013, soutient de son côté que « les démarches sont complémentaires ».
Avec ces nouveaux fonds, la ville de Marseille tire pourtant la couverture à elle alors que le projet MP2013 couvre, lui, 75 communes.
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