Inscrivez-vous, faites connaître vos solutions locales, menez des actions de coopération internationale, signez le Pacte d’Istanbul : tels sont les mots d’ordre lancés, le 23 novembre 2011 au Congrès des maires, par les organisateurs du Forum mondial de l’eau, qu’accueillera Marseille en mars prochain. Plus de 20 000 participants de 140 pays sont attendus à ce rendez-vous international des décideurs politiques, économiques, scientifiques et associatifs du secteur de l’eau, auquel prendront part quelque 80 chefs d’Etat.
Pour une gouvernance locale de l’eau – L’événement, placé sous le signe « des solutions et des engagements », sera l’occasion de « demander aux Etats de décentraliser la gestion de l’eau et de l’assainissement et de donner les moyens aux collectivités d’exercer cette compétence », expose Serge Lepeltier, maire (UMP) de Bourges et président de la commission « autorités locales » du Comité national français pour le sixième Forum mondial de l’eau. Rappelant qu’un milliard d’humains n’ont pas accès à l’eau potable et que 2 milliards ne disposent pas d’assainissement des eaux usées, l’ancien ministre de l’Environnement souligne que « dans les pays où ça va mal, les autorités locales ne sont pas responsables de la gestion de l’eau. »
S’appuyer sur le Pacte d’Istanbul – La manifestation sera l’occasion de faire le point sur le « Pacte d’Istanbul », arrêté en mars 2009 lors du cinquième Forum et aujourd’hui signé par près de 800 autorités locales de 49 pays. « Les collectivités françaises l’appliquent déjà largement, nous souhaitons qu’elles soient plus nombreuses à y adhérer, ce qui illustrerait leur force dans la gestion de l’eau et mobiliserait leur population », estime Serge Lepeltier. Un projet de délibération est disponible sur le site de l’événement. « Il est indispensable de mettre en avant le rôle des collectivités, responsables de la gestion quantitative et qualitative de l’eau ainsi que de la sécurité en cas d’inondation », appuie Martine Vassal, adjointe (UMP) au maire de Marseille. Désireuse que « les collectivités françaises apportent leur pierre à l’édifice », l’élue les incite à valoriser leurs expériences par le biais de la plateforme prévue à cet effet.
Renforcer la coopération décentralisée – Le Forum doit également stimuler la solidarité internationale. André Flajolet, parlementaire en mission en charge du sixième Forum, plaide pour une renforcement de la coopération décentralisée, facilitée par la loi « Oudin-Santini » de 2005 aujourd’hui mise en œuvre par quelque 300 collectivités françaises. Le texte permet d’allouer 1 % des recettes des services publics locaux (ainsi que du budget des agences de l’eau) à des opérations d’aide à l’accès à l’eau et à l’assainissement dans les collectivités des pays en développement. « C’est peu par rapport à notre confort, c’est beaucoup pour l’espérance de vie de certains », commente le député (UMP) du Pas-de-Calais. Le gouvernement espère la mise en œuvre de dispositifs similaires à la loi française, saluée par deux résolutions du Parlement européen en 2006 et 2009, au sein de l’Union.
« Si le Forum est une réussite, ce sera avant tout car la thématique est devenue une urgence de première nécessité, souligne André Flajolet. Le sujet est devenu stratégique, y compris chez nous. »