Dès qu’il a eu entre les mains ce dossier, avec un « compte de résultat redressé » prouvant que des décisions volontairement inappropriées ont précipité la perte de l’usine de plaquettes de freins Honeywell à Condé-sur-Noireau (5820 habitants), son maire, Pascal Allizard, a interpellé la présidence du groupe industriel américain et a voulu une contre-proposition constructive lors des négociations du 15 novembre.
Négociations avortées – Des négociations tenues en préfecture, en présence de parlementaires et d’élus régionaux et départementaux mais qui ont tourné court. « Les représentants d’Honeywell ont une nouvelle fois justifié leur décision inacceptable alors qu’ils étaient censés présenter les conditions d’un projet alternatif », dénonce Pascal Allizard qui refuse de continuer « cette mascarade ».
Se référant au dossier de quinze pages atterri sur son bureau début novembre, il dénonce comment, depuis 5 ans, un management européen du groupe Honeywell aurait “mis en perte” le site de Condé pour en obtenir la fermeture. « Un autre document présente les pertes de la division « Matériaux de Frictions (HMF) » : elles sont effectivement très importantes, mais pas à Condé ! écrit sur son blog Pascal Allizard. Enfin, il nous est expliqué les erreurs de choix technologiques qui auraient été faites par ces dirigeants européens alors que Condé, lui, était sur le bon process !!! En fait, une seule question me choque : à qui profite ce crime ? »
Des collectivités esseulées – Un crime dont les élus bas-normands ne veulent pas être complices. Laurent Beauvais, président du conseil régional de Basse-Normandie, a également fait remarquer combien les collectivités se retrouvent seules dans la bagarre : « Quelle est la force des territoires face à la force des marchés ? C’est la question qui est posée aussi aujourd’hui. »
Honeywell projette de fermer en juin 2013 son site de Condé-sur-Noireau, qui emploie 323 personnes, sur les arguments d’outils obsolètes, de bâtiment vétuste et trop grand, de concurrence en Europe de l’Est, et a fait le choix de se délocaliser en Roumanie. Face à cette décision, Condé-sur-Noireau entre dans une nouvelle phase « de résistance ». Les salariés de l’usine menacée organisent une manifestation samedi 19 novembre et les élus envisagent sérieusement d’aller devant les tribunaux, preuves à l’appui.
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