« C’est encore un parcours du combattant. Avec une complexité administrative et juridique qu’il faut savoir surmonter », prévient Anna Wachowiak, présidente de Sergies, bras armé du syndicat Energies Vienne (217 communes, 303 000 hab.) pour développer les ENR. Associant producteurs et consommateurs d’électricité situés dans le même périmètre, l’ACC monte néanmoins en puissance.
Fin novembre, 139 opérations étaient en service, calcule le gestionnaire de réseau Enedis. Deux fois plus qu’il y a un an. Près de 60 % d’entre elles sont montées par des collectivités ; 14 % par des bailleurs sociaux. Dernier chiffre, « 200 projets en cours ont été déclarés à Enedis en région », rapportait début décembre Sylvie Maurand, spécialiste de la flexibilité au sein de la filiale d’EDF, à l’occasion d’une conférence organisée par le ministère de la Transition écologique. De fait, le parcours du combattant n’en est pas moins « au cœur de notre stratégie car l’autoconsommation est un ensemble de valeurs que nous partageons », témoigne Anna Wachowiak. Plutôt adaptée pour le moment aux centrales photovoltaïques, l’ACC répond d’abord à une logique de circuit court qui n’existait pas avec les projets dits « en injection directe ». Le propriétaire d’une toiture solaire ne vend plus ses électrons à un fournisseur anonyme, mais à ses voisins, ce qui donne du sens au projet d’énergie renouvelable dont on comprend tout de suite la fonction. Des contrats longs et des prix fixes offrent par ailleurs davantage de visibilité aux participants, ce qui devient essentiel dans un contexte de forte volatilité du marché.
Enfin, par rapport à l’autoconsommation individuelle, les porteurs de projets gagnent en souplesse. Ils ne sont pas obligés de chercher un équilibre permanent entre leur production et leur besoin propre.
A chacun son modèle
Autoconsommation individuelle ou collective… Ces options ne sont, en réalité, pas incompatibles, mais leur hiérarchie est parfaitement définie : quand le soleil brille, on répond d’abord à la demande du bâtiment qui accueille la toiture ; ensuite à celle de ses voisins. Ce choix s’explique pour des raisons fiscales. Utiliser le réseau d’électricité a un coût. En l’occurrence, celui du Turpe. Mieux vaut donc éviter les trajets inutiles.
Et ce, d’autant plus que le montant de cette taxe est le même quelle que soit la distance parcourue, qu’il s’agisse d’envoyer un électron à l’autre bout de la France ou de traverser la rue.
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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