La mise en oeuvre du fichier Edvige suscite une émotion croissante et de nombreuses interrogations, parmi les citoyens, les élus et certains membres du gouvernement.
Jusqu’à aujourd’hui, les fichiers des Renseignements généraux (RG) ne concernaient que les personnes majeures. Avec la création du nouveau traitement automatisé de données à caractère personnel, dénommé «Edvige», rattaché à la Direction centrale de la sécurité publique (DCSP) et à sa nouvelle sous-direction de l’information générale (SDIG), les mineurs «susceptibles de porter atteinte à l’ordre public», notamment pour des violences urbaines, pourront être fichés dès l’âge de 13 ans. Par ailleurs, les informations collectées seront notamment relatives aux individus, groupes, organisations et personnes morales qui, en raison de leur activité individuelle ou collective, sont susceptibles de porter atteinte à l’ordre public». Des données pourront aussi être collectées sur les personnes «ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique», ou jouant un «rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif»…
Edvige est depuis la rentrée en butte à une hostilité grandissante sur tous les bords. L’opposition, gauche et Modem, les grandes centrales syndicales, les organisations de défense des droits ont donné de la voix pour réclamer le retrait d’un fichier symbole d’une « société du flicage ». Les douze organisations du collectif « Non à Edvige » (LDH, CFDT, CGT, Aides…) ne désarment pas.
Une pétition en ligne avait recueilli le 9 septembre 131.000 signatures pour l’abandon d’Edvige. Une journée d’actions est prévue le 16 octobre, pour la Sainte-Edwige.
Des recours en annulation des fichiers Edvige et Cristina (Centralisation du renseignement intérieur pour la sécurité du territoire et les intérêts nationaux) ont été déposés devant le Conseil d’Etat, qui doit rendre sa décision à la fin de l’année. Etienne Tête, adjoint au maire de Lyon a pris cette initiative dès juillet 2008. Il explique sa démarche :
1. Pourquoi avoir formé un recours contre le fichier Edvige ?
2. Les élus et agents publics sont-ils particulièrement concernés par la mise en oeuvre de ce fichier, et à quel titre ?
3. Quelles sont les chances de succès des recours déposés devant le conseil d’Etat ?
4. Que répondez-vous à l’argument selon lequel Edvige n’est que la numérisation de fichiers déjà utilisés ?
5. La mobilisation des élus et fonctionnaires vous semble-t-elle suffisante ?
Pour en savoir plus
Consultez le décret n°2008-632 du 27 juin 2008 portant création d’un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé «Edvige»
Consultez les recours devant le Conseil d’Etat
Thèmes abordés