Le ministre de la Fonction publique, Eric Woerth, et son secrétaire d’Etat à la Fonction publique, André Santini, ont lancé, le 24 septembre 2008, une concertation sur la réforme de l’Ecole nationale d’administration (ENA), visant notamment à supprimer le classement de sortie.
La réforme prévoit également de modifier la scolarité en raccourcissant la durée des études, aujourd’hui de 27 mois, en renforçant les périodes de stages, et en supprimant les conditions d’âge à l’accès aux concours d’entrée.
L’ENA, créée en 1945, forme les hauts fonctionnaires français. A l’issue de leur scolarité, les 80 élèves d’une promotion peuvent choisir, en fonction de leur classement, le corps de la fonction publique dans lequel ils veulent être intégrés. Les premiers choisissent en général les prestigieux « grands corps » que sont La Cour des comptes, l’Inspection générale des finances et le Conseil d’Etat.
Le président de la République avait exprimé en janvier son souhait de voir supprimer les classements de sortie « qui rigidifient l’entrée dans la carrière ». « Ce qui est choquant dans le classement de sortie de l’ENA, c’est le fait qu’un concours passé à 25 ans oriente toute une vie professionnelle », avait-il dit.
« Il faut aboutir à cette suppression », a expliqué Eric Woerth devant la presse mercredi, expliquant que la réforme allait faire l’objet d’une grande concertation « déjà entamée », qui va durer jusqu’à la fin du mois d’octobre, date à laquelle il remettra au président ses » propositions ».
« Curieusement, à l’ENA, c’est presque l’élève qui choisi son administration, au travers du classement. Cela doit être à l’administration, comme tout employeur, comme dans dans le secteur privé, de choisir parmi les élèves celles et ceux qui correspondent le mieux à ses besoins », a-t-il ajouté.
De plus, le rang de sortie « affecte votre carrière pendant très longtemps », a-t-il dit.
Le classement pourrait être remplacé par un dossier d’aptitude, sur lequel se baseraient les administrations pour recruter leurs futurs fonctionnaires.
Le ministre veut aussi « moderniser en profondeur » la scolarité, qui doit être « plus recentrée sur les stages » et plus réduite. « On peut essayer de réduire la durée, pour que les élèves rentrent plus vite sur le marché du travail », a-t-il ajouté. Devant les élèves des promotions en cours de l’ENA, il a estimé que cette durée pourrait être comprise dans une fourchette de 22 à 25 mois.
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