« Le système sportif est historiquement dirigé par des hommes, pour des hommes », explique Dominique Charrier, sociologue à la faculté des sciences du sport de l’université Paris-Saclay (lire ci-dessous). « Nous sommes donc confrontés à une difficulté ancienne, même si nous constatons quelques progrès. » La preuve par les chiffres : en 2020, seize femmes ont été élues à la présidence de l’une des 113 fédérations sportives, contre douze lors du mandat précédent. Fait notable : l’élection de Brigitte Henriques à la tête du Comité national olympique et sportif français. Sur les terrains, la pratique licenciée féminine progresse également, elle est passée de 30 %, en 2000, à 38 %, en 2020.
Du côté des délégations des collectivités territoriales, premiers financeurs publics du sport en France, la parité est encore loin d’être à portée de main. Première adjointe à la mairie de La Rochelle (77 200 hab., Charente-Maritime) et représentante de l’Andes, Catherine Léonidas évalue à « un peu plus de 25 %, la part de femmes chargées des sports dans les communes et intercommunalités. Nous sommes largement minoritaires, mais la proportion augmente petit à petit », assure-t-elle. Cette disparité exerce-t-elle un impact sur la politique sportive locale ? D’après une étude de l’Andes, réalisée en 2018, dans près de deux cas sur trois, la place du sport correspondait à un « axe implicite ou non formalisé », voire « pas abordé du tout ». Le constat d’alors : « Il n’y a pas encore une totale prise en compte de la problématique liée au développement de la pratique sportive féminine. »
Appel à projets « sports solidaires »
Aujourd’hui, « que ce soit sur ou en dehors du terrain, oui, nous constatons du mieux », consent Béatrice Barbusse (1), sociologue à l’université Paris est – Créteil, vice-présidente déléguée de la FFH. Mais cette ancienne élue d’Ivry (Val-de-Marne) « déplore toujours le caractère inégalitaire des politiques publiques sportives locales. Les collectivités ont un rôle fondamental à jouer. Mais n’ayons pas peur de dire que tout reste à faire ».
« Les communes multiplient les initiatives pour développer la pratique sportive féminine et combler les disparités avec les hommes », enchaîne Catherine Léonidas. Le levier d’intervention privilégié reste la subvention. « Depuis deux ans, nous avons fait évoluer
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