L’existence d’une police spéciale en matière d’environnement ne fait pas obstacle à l’exercice du pouvoir de police du maire, en cas de péril imminent ou pour informer le public.
Lorsque, en application du Code de l’environnement, le ministre chargé de la protection de la nature ou le préfet disposent d’un pouvoir de police spéciale, il appartient au représentant de l’État de prendre les dispositions nécessaires pour l’exécution des règlements.
La responsabilité première de l’Etat ne fait pas obstacle à l’exercice des pouvoirs de police générale du maire pour assurer la protection de la sécurité publique en application des dispositions de l’article L2212-2 du Code général des collectivités territoriales, en particulier en cas de péril imminent, mais la mise en oeuvre de ce pouvoir est fortement limitée par le pouvoir de police spéciale du représentant de l’État. Dans ce cadre, le maire peut provoquer son intervention ou prendre éventuellement toute disposition pour l’information du public. Hors le cas de péril imminent, la responsabilité de la commune ne pourra être engagée (Conseil d’Etat, 2 février 1957 – Sieur Champollion, 22 avril 1970, 11 mars 1983, Bertazzon).
S’agissant de la mise en cause pénale du maire, il convient de rappeler que aux termes des dispositions de l’article L2123-34 du Code général des collectivités territoriales, le maire ne peut être condamné, «pour des faits non intentionnels commis dans l’exercice de ses fonctions, que s’il est établi qu’il n’a pas accompli des diligences normales, compte tenu de ses compétences, du pouvoir et des moyens dont il disposait, ainsi que des difficultés propres aux missions que la loi lui confie».
La responsabilité pénale du maire qui n’est pas directement à l’origine de l’accident ou du préjudice ne peut donc être retenue que s’il a commis une faute caractérisée exposant autrui à un risque particulièrement grave qu’il ne pouvait ignorer ou en cas de manquement manifestement délibéré à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement.
Références
Question écrite n° 2902 de Marie- Jo Zimmermann (UMP), JO de l'Assemblée nationale du 7 octobre 2008Domaines juridiques