Lors de sa séance du 30 septembre 2011, les conseillers généraux avaient à examiner un dossier concernant une –dernière ?- rallonge de 6,8 millions, notamment pour solder un litige avec une ancienne entreprise du chantier qui compte aujourd’hui quelque six années de retard. Les élus d’opposition –socialistes- se sont inquiétés du « dérapage des coûts, passés de 60 millions d’euros à 175 millions aujourd’hui.
Et bientôt à 215 millions d’euros et en bout de course à 300 millions ?» a interrogé Najat Belkacem sans préciser comment elle arrivait à cette hypothèse, mais en affirmant que « le coût du financement du musée a été sous-évalué ».
Ils ont également critiqué le futur coût de fonctionnement qu’ils estiment à 30 millions d’euros par an (soit « 10% de l’investissement ») au lieu des 20 millions prévus par l’exécutif.
Réponse de Jean-Jacques Pignard, vice-président à la culture : « nous réorganisons notre pôle muséographique en ECPI pour mutualiser nos ressources et nous aurons aussi des recettes nouvelles de billetterie, du mécénat et de l’accueil/événementiel ». Selon lui, cette nouvelle configuration permettra de tenir l’objectif des 20 millions d’euros pour le budget de fonctionnement à partir « du socle » des 16 millions nécessaires actuellement aux trois musées rhôdaniens.
Qui a vendu les actions du département dans la Compagnie nationale du Rhône ? – L’opposition a aussi reproché à Michel Mercier, président du conseil général, d’avoir vendu en 2002 les actions du département (11,4%) dans la CNR (Compagnie Nationale du Rhône) pour financer le musée. « Elles nous auraient rapporté 155 millions de dividendes en 2008-2009 » a indiqué Najat Belkacem, en rappelant que les Bouches du Rhône (5,18%) auraient perçu 31 millions sur la même période.
« Nous avons vendu les actions car c’est le ministre des Finances de l’époque, Laurent Fabius, qui nous l’a demandé pour construire un nouveau groupe électricien » (Suez/Electrabel, NDLR) » a répliqué Michel Mercier.
Une affirmation contestée par Thierry Philip, président du groupe PS, qui a rappelé que la vente s’est faite alors que Jean-Pierre Raffarin était Premier ministre.
Chacun des orateurs campant sur ses positions, la Gazette a donc vérifié : la cession des actions (pour 63 millions d’euros, le groupe PS s’abstenant) a eu lieu en octobre 2002, donc sous le gouvernement Raffarin (mai 2002-mai 2005).
Mais on peut penser que l’opération a été préparée en amont par Michel Mercier et les représentants de l’Etat, actionnaire majoritaire de la CNR, des négociations vraisemblablement menées plusieurs mois auparavant sous le gouvernement Jospin (juin 1997-mai 2002).
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