« Dialogue de sourds, contre-vérités, double langage, promesses non tenues ou remises, vexations diverses » : le torchon brûle entre les élus de l’île d’Yeu et le conseil général de la Vendée. Dans une récente lettre ouverte adressée au président de l’assemblée départementale, Philippe de Villiers, et intitulée «Insularité : quel est le prix à payer ?», les premiers demandent que le tarif préférentiel dont bénéficient les habitants soit étendu à leurs ascendants et descendants vivant sur le continent. Et de prendre en exemple les îles du Morbihan où l’effort de la collectivité inclut même la troisième génération. «La traversée est devenue tellement chère que de plus en plus d’Islais vont fêter Noël sur le continent plutôt que d’inviter leur famille à venir leur rendre visite», témoigne Xavier Perrin, directeur général des services.
Les îliens eux-mêmes estiment être moins bien traités que leurs homologues bretons : l’aide départementale ne couvre aujourd’hui que 60% du prix d’un billet contre 83% dans le Morbihan.
De même, la carte d’abonnement réservée aux propriétaires de résidences secondaires, plus nombreux que la population permanente (4.800 habitants), y est moins attractive. Et la volonté du conseil général de procéder à une hausse tarifaire de 10% en 2009, sans concertation préalable, n’est pas pour calmer les esprits. Elle est perçue comme un mauvais coup porté à toute l’économie local, le tourisme en tête. Pour les élus, elle résulte des investissements du département dans une nouvelle gare maritime et la mise en service pour sa régie de deux catamarans. Des investissements pas loin d’être considérés comme relevant d’abord du prestige.
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