Le maire de Bonson, Joseph Deville, avait été sollicité par les boulangers pour apporter son soutien et s’opposer à l’enseigne de hard discount au nom de « la défense du commerce de proximité ».
Le maire avait notamment été prévenu la veille de l’opération « coup de poing » qui s’est déroulée sur le parking du supermarché Lidl. Les artisans boulangers entendaient ainsi manifester leur exaspération contre « la concurrence déloyale » de l’enseigne suite à l’installation d’un terminal de cuisson, et lancer une pétition destinée aux pouvoirs publics.
Si le maire n’a pas encore reçu la pétition, il avoue son embarras « dans une affaire de commerce concernant le prix du pain, qui est libre depuis 1978, et qui permet de pratiquer des prix d’appel ».
Renseignements pris auprès du président du syndicat des boulangers, des services de la préfecture et de certains sénateurs et députés de la Loire, le maire clame son impuissance : « je ne peux rien imposer à Lidl, sous peine de me retrouver devant le tribunal administratif ». Malgré tout, l’élu s’est fendu le 7 septembre 2011 d’un courrier à la directrice régionale de l’enseigne, dans lequel il regrette de ne pas avoir été informé de la décision de ce nouveau point de vente au détail qui conduit les artisans boulangers « à faire part de leur mécontentement et d’un manque à gagner ».
Concurrence améliorée – Dans l’immédiat, Joseph Deville plaide pour une concurrence améliorée avec une révision des prix à la hausse du pain de la part de Lidl et une diversification des commerçants dans des produits de qualité, notamment la pâtisserie, « pour fidéliser la clientèle ». C’est ce qu’il a proposé aux intéressés qui auraient pris contact avec un pâtissier d’une commune voisine.
Outre ces questions économiques et de stratégie commerciale, le maire s’est vu accuser de favoriser Lidl qui aurait financé la réfection de la place François-Mitterrand. « Une rumeur propagée par des opposants » réplique Joseph Deville, décidément au four et au moulin. Selon lui, « bien au contraire », il a découvert en 2008, lors de son élection, que Lidl, conformément à une convention entre la mairie et l’enseigne, n’avait pas payé la redevance pour des places de stationnement sur le domaine public. Et c’est grâce à son intervention que le montant dû par Lidl aurait servi, par compensation, à participer au financement de la rénovation de la place.
Par ailleurs, les boulangers reprochent à l’élu de ne pas avoir tout fait pour s’imposer face à Lidl comme dans une commune voisine qui a refusé un terminal de cuisson. « Qu’on m’apporte la preuve ! » se défend le maire de Bonson.
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