La commune de Puy-Saint-Vincent a connu une rentrée scolaire 2011 un peu particulière : les deux classes de sa petite école étaient bien ouvertes, sauf que l’une d’entre elles est désormais privée hors contrat, dirigée par une institutrice en disponibilité de l’Education nationale.
La commune et ses 290 habitants ont refusé d’envoyer leurs enfants dans une classe de regroupement pédagogique intercommunal (RPI) à quatre kilomètres de virages enneigés plus bas, dans la vallée.
Une décision qui coûte 30 000 euros à la commune.
Pas forcément plus cher, selon la municipalité, que ce qu’aurait coûté la participation à une classe de regroupement impliquant le transport quotidien des élèves, la cantine et la garderie.
Puy-Saint-Vincent s’adjoint en plus un service qui peut être décisif pour l’installation de nouvelles familles au village comme pour le recrutement de saisonniers.
Réunion avec l’Anem fin septembre – A l’Association nationale des élus de montagne (ANEM), on suit ce type de dossier de près : « Nous défendons le maintien des classes par l’Education nationale dans les zones de montagne, assure le délégué général de l’ANEM, Pierre Bretel. Il est quand même dommage qu’un conseil municipal en arrive à recruter ses enseignants ! ». Le ministère de l’Education nationale travaille sur la question des écoles de montagne depuis le mois de mai 2011. Une réunion avec l’ANEM est prévue fin septembre.
Si ce cas extrême paraît unique en France, les exemples de conseillers municipaux mobilisés pour faire la classe privée de son instituteur ou les manifestations de parents et d’élus pour sauver des classes qui, de façon transitoire, sont en sous-effectif, se multiplient.
Dans le Pas-de-Calais, 5 écoles privées catholiques ont décidé d’ouvrir à la rentrée 2011 des classes hors contrat, payées directement par les parents, pour accueillir les enfants de moins de trois ans et pallier les fermetures de classes annoncées dans le primaire. « L’Education nationale devrait donner à tous le droit d’une école laïque, gratuite et obligatoire », estime auprès la maire PS d’Outreau (Pas-de-Calais), Thérèse Guilbert. Dans sa ville, une forte mobilisation au printemps a permis de sauver une classe de maternelle, sur les deux qui devaient fermer.
Selon l’Insee, en 2009, 10% des écoles publiques comptaient une classe unique, alors que 33% comptaient deux à cinq classes.
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