Administrateur territorial frais émoulu de la promotion George-Sand, Jean-Victor Roux a publié fin février « Les Sentinelles de la République » (Edition du cerf). Un livre passé quelque peu inaperçu du fait du confinement printanier. Dommage, car cette galerie de portraits des maires emblématiques des grandes villes vaut le détour. Du socialiste Pierre Mauroy, à Lille, au droitier Jacques Médecin, à Nice, en passant par l’inclassable Georges Frêche, à Montpellier, il y en a pour tous les goûts. A côté de ces figures hautes en couleur et de ces maires bâtisseurs, leurs successeurs paraissent parfois un peu ternes…
Tout sauf un hasard, selon Jean-Claude Gaudin, que Jean-Victor Roux a interrogé pour son chapitre sur Gaston Defferre. « Vous comprenez, jeune homme, on ne peut plus rien faire ! Maintenant, ce sont des contrôles incessants : la légalité, la chambre régionale des comptes de Marseille, la Cour des comptes de Paris et, en plus, on a trouvé le moyen de nous inventer le parquet national financier. Et interdiction de se défendre dans la capitale : plus de cumul des mandats. En province, vous avez l’écharpe, vous avez le bel édifice. Mais si vous voulez voir un ministre, on vous change trois fois le rendez-vous et vous n’avez rien ! »
A l’évidence, l’époque a changé. Les élus totémiques, en place pendant des décennies, comme Gaston Defferre, à Marseille, ou Jacques Chaban-Delmas, à Bordeaux, se font plus rares. La figure du maire n’en reste pas moins
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Gazette des Communes
Références
- « Les Sentinelles de la République » (Edition du cerf).
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