« D’autres maires, mais aussi des reprĂ©sentants de dĂ©partement et de rĂ©gion veulent aussi nous rejoindre, et nous avons interpellĂ© les groupes parlementaires des deux chambres. » Catherine Arenou, maire de Chanteloup-les-Vignes, est l’une des 101 maires qui ont adressĂ©, le 14 novembre, une lettre ouverte « pour l’Ă©galitĂ© rĂ©publicaine de nos quartiers prioritaires » au prĂ©sident de la RĂ©publique. Leur but : demander que, sur les 100 milliards d’euros du plan de relance, 1 % soit « sanctuarisé pour les territoires en dĂ©crochage ».
« J’ai signĂ© au vu des difficultĂ©s que les collectivitĂ©s en première ligne rencontrent pour rĂ©pondre Ă la crise et de l’absence de moyens attribuĂ©s par l’Etat », souligne, par exemple, sur Twitter, Olivier Sarrabeyrouse. Le maire de Noisy-le-Sec fait partie des 150 signataires Ă la date du 17 novembre. On trouve de nombreux reprĂ©sentants de l’association Ville et Banlieue, comme Catherine Arenou, mais aussi d’autres de France Urbaine ou de l’AMF, des Ă©lus de tous bords politiques, de grands EPCI comme de petites villes et quelques acteurs associatifs. « Nous reprĂ©sentons 10 millions d’habitants : cela dĂ©passe largement le cadre de la gĂ©ographie prioritaire, et concerne des villes pauvres comme en voie de paupĂ©risation », pointe la maire de Chanteloup-les-Vignes.
« Un déni de la réalité de nos quartiers »
La date du 14 novembre est loin d’ĂŞtre anodine, trois ans, jour pour jour, après le discours de Roubaix dans lequel Emmanuel Macron avait confiĂ© Ă Jean-Louis Borloo l’Ă©laboration d’un grand plan pour les banlieues. « Mais cette date anniversaire n’a pas, seule, suffit Ă nous motiver, explique encore Catherine Arenou. Dans le contexte des confinements liĂ©s au Covid-19, dont on savait dès le dĂ©but qu’ils toucheraient nos territoires plus durablement que les autres, le dĂ©clencheur a Ă©tĂ© le discours du prĂ©sident de la RĂ©publique sur les sĂ©paratismes, dans lequel il a affirmĂ© que 75 % du plan « Borloo » avait Ă©tĂ© mis en Ĺ“uvre. Cela a Ă©tĂ© la goutte d’eau : on en est bien loin ! C’est un dĂ©ni de la rĂ©alitĂ© de nos quartiers. »
Sur les prĂ©conisations des 19 programmes du plan « Borloo », Ă©crivent les Ă©lus, « seules quelques mesures, portĂ©es principalement par les villes, ont pu ĂŞtre engagĂ©es (uniquement quatre avec le portage de l’Etat) ».
Pour Ă©tayer un « sentiment de non-assistance Ă territoires en danger », la lettre ouverte dĂ©crit la situation des banlieues chiffres Ă l’appui : Ă Â Arras, le nombre de demandeurs du RSA a doublĂ©, Ă Â Roubaix, l’Ă©quivalent d’une annĂ©e d’aide alimentaire a Ă©tĂ© distribuĂ©e en trois mois, Ă Â Chanteloup-les-Vignes, le chĂ´mage a grimpĂ© de 13 %, Ă Â Grigny, les associations culturelles et sportives ont perdu 50 % des inscriptions…
Des propositions chiffrées
Face à cela, les élus avancent plusieurs propositions et en évaluent les besoins financiers, dans la perspective du vote du projet de loi de finances pour 2021.
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