Ce vendredi 20 mai, 14 restaurants scolaires rennais sur 89 seront fermés, et les enfants pourront apporter leur pique-nique dans 19 écoles. Ce curieux décompte est fourni chaque jour depuis plusieurs semaines par la mairie de Rennes, qui précise à chaque fois que « les modalités d’action choisies par les grévistes ne permettent toutefois pas d’évaluer avec précision l’ampleur de ces perturbations ».
A l’origine de ce mouvement social, qualifié « d’ultra-minoritaire » par Hubert Chardonnet, adjoint au maire de Rennes délégué au personnel : des revendications portés par deux syndicats, la CGT et FO, pour réclamer une prise en compte de la souffrance au travail et une revalorisation globale du pouvoir d’achat des agents.
La CFDT, quant à elle n’a pas rejoint le mouvement dont elle désapprouve la forme. Selon certains observateurs, les motivations des initiateurs du conflit tiendraient également à des difficultés internes à leurs organisations et à leur volonté de remobiliser leurs troupes.
Suite à l’annonce du gel de l’indice des fonctionnaires par l’Etat pour 2011 et 2012, les agents en grève demandent à la ville de compenser la perte de pouvoir d’achat qui découle de cette décision unilatérale.
« Les grévistes estiment que la ville dispose de marges de manœuvre financières. En 2009, nous avons déjà fait un réel effort, avec une augmentation de 135 euros de la prime annuelle, l’augmentation de 2 euros de la valeur du ticket restaurant, la mise en place d’une prime de transport, explique Hubert Chardonnet à la « Gazette des Communes ».
« A l’époque, nous avions augmenté les impôts locaux, en précisant bien que ce serait la seule fois durant ce mandat. Or nous ne pourrions pas augmenter les 4 000 agents de la ville sans recourir à nouveau à une hausse de la fiscalité locale, ce qui est complètement exclu », affirme l’élu.
Réunion le 7 juin – Concernant les conditions de travail, une réunion est programmée le 7 juin avec les représentants du personnel pour évoquer les situations de précarité et les temps de travail incomplets, qui sont aussi une réalité à la ville, sans que cette dernière ne fournisse de chiffre précis sur ce point.
La municipalité dirigée depuis 2008 par le maire (PS) Daniel Delaveau indique que depuis le début du mandat, 40 postes à temps partiel non choisi ont été transformés en emplois à temps plein.
« En septembre prochain, la totalité des 48 agents d’encadrement du service de restauration dans les écoles vont passer à temps complet, et d’ici à 2014, nous allons créer 40 postes d’adjoints d’animation pour remplacer les actuels vacataires », annonce Hubert Chardonnet, qui rappelle également que le plus bas salaire d’un agent qui a réussi un concours de la FTP et qui est recruté par la ville de Rennes est de 22 % supérieur au Smic à temps plein ».
Malgré le maintien d’un dialogue permanent avec les grévistes, ceux-ci semblent décidés à poursuivre le mouvement. Même si selon, la mairie, ils ne seraient que 130 sur 4 000 agents.
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