En 2015, Livdeo déployait à Nancray (Doubs), pour le musée des Maisons comtoises, la première version d’un outil de médiation culturelle baptisé « Geed ». Le musée de plein air a décroché, en grande partie grâce à cet investissement, le label « Tourisme et handicap ».
Handicapés ou valides, français ou étrangers, enfants ou adultes : Geed permet aux visiteurs d’accéder à des contenus multimédias adaptés depuis leur smartphone personnel – sans qu’il y ait besoin de télécharger d’application ni de puiser sur le forfait. « C’est important, notamment pour les touristes étrangers, qui ne s’exposent pas à des frais de connexion », souligne Ciprian Melian, le président de Livdeo, qui compte dix salariés à Besançon.
Le fonctionnement : Livdeo installe sur le site des petits serveurs où sont stockés les vidéos, les images et les sons. Les visiteurs n’ont plus qu’à se connecter depuis leur navigateur au réseau wifi ouvert créé par l’entreprise. Ce réseau ne leur permet pas d’accéder à internet et, indépendant de l’abonnement dont disposent les agents pour travailler, il peut supporter des volumes importants sans ralentissement aucun. Un seul serveur peut être utilisé par un millier de personnes.
Le personnel aux manettes
Commentaires audios (en français ou en langue étrangère), vidéos, traduction en langue française des signes, visite virtuelle d’une pièce qui ne serait pas accessible à un fauteuil roulant, chasse au trésor… Livdeo fournit les contenus clés en main avec l’aide d’une équipe composée selon les besoins du projet.
Mais c’est un autre élément qui fait la valeur ajoutée de Geed : son back-office permet aux clients, s’ils le souhaitent, de gérer de manière autonome les contenus. C’est d’ailleurs ce qui a valu à Livdeo de remporter, en mars dernier, un « Glami Award » à Boston (Etats-Unis) pour le projet développé avec le musée des Beaux-Arts de Besançon.
Grâce à une formation de deux jours (en moyenne), le personnel peut ajouter des vidéos tournées avec un simple smartphone, mettre à jour l’agenda des événements à venir ou intégrer des commentaires audios sur quelques œuvres choisies, sans avoir recours à un tiers. Tout est automatisé. Même la traduction est générée automatiquement – en allemand et en anglais dans le cas du musée des Beaux-Arts Besançon –, avec une version audio pour les non-voyants produite grâce un outil de synthèse vocale. Au total, « 24 langues sont disponibles », précise Ciprian Melian.
Cette année, Livdeo a développé une nouvelle fonctionnalité. « Nous avons conçu un module qui permet au visiteur de générer, après la visite, un mini-film qui dure entre une minute trente et trois minutes, explique Ciprian Melian. Il y retrouve les moments de la visite qu’il a aimés. Le film intègre même les selfies qu’il a pu faire. Nous l’incitons ensuite à partager ce film, qui est unique, sur les réseaux sociaux. » Un moyen de doper la notoriété d’un site patrimonial en prenant appui sur l’expérience des visiteurs.
Contact : Ciprian Melian, président, contact@livdeo.fr
« Nous produisons nos propres vidéos avec l’aide d’un appareil photo doté d’une caméra »
Maud Dahlem, chargée de projet numérique culturel au muséum d’Histoire naturelle de Toulouse
« Le musée accueille 300 000 visiteurs par an. Une cinquantaine de personnes par jour utilise Geed. Ça peut paraître peu mais notre cible, ce sont les adultes, pas le jeune public pour lequel nous avons développé une autre offre. Pour les visiteurs, il paraît évident qu’un établissement doit proposer une aide à la visite, mais nos enquêtes confirment qu’ils ne souhaitent pas, en grande majorité, télécharger une application. Plusieurs raisons à cela. D’abord, c’est long, en tout cas ça l’est sur le wifi municipal qui n’a pas le flux suffisant. Ensuite, il y a un problème de place sur le téléphone, parce qu’une application, c’est vite lourd. L’outil est adapté à notre besoin. Nous faisons tout en interne, ce qui constitue un avantage économique. Nous produisons nos propres vidéos avec l’aide d’un appareil photo doté d’une caméra par exemple. Mais surtout, nous pouvons tester des choses et les adapter si nous voyons que le public n’accroche pas. C’est très souple ! »
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